Faut-Il Juger Les Femmes Qui Se Lâchent Au Lit ?
Oui. Enfin non. Enfin pas vraiment en fait…
C’est l’histoire de ces femmes qui vivent leur sexualité à fond. De celles qui ne s’encombrent d’aucune barrière lorsqu’il s’agit de coucher avec les mecs qui leur plaisent.
De celles qui n’hésitent pas à prendre les devants pour arriver à leurs fins. De celles qui se moquent du qu’en dira-t-on.
De celles qui savent dissocier plaisir charnel et sentiments. De celles qui ne s’embarrassent pas d’avoir allégrement dépasser le nombre de partenaires moyen qu’une femme moyenne a dans sa vie.
Bref vous l’aurez compris c’est l’histoire de ces femmes qui font l’amour avec qui elles veulent, quand elles veulent, où elles veulent.
Femmes libérées versus femmes réservées
S’il n’appartient évidemment pas aux hommes de décider à la place des femmes la façon dont elles doivent se comporter, cela ne les empêche cependant pas d’avoir une idée sur la question.
[Au-delà des rapports hommes/femmes stricto sensu, la question de la place de la femme dans la société jalonne la question du vivre-ensemble, mais ne nous égarons pas.]
Confrontés de près ou de loin à ce genre de profil, les hommes adoptent généralement l’une des deux positions suivantes : le libéral « chacun fait ce qu’il veut » ou le plus tradi « viles tentatrices vous allez finir sur un bûcher ».
Dans un premier cas il s’agit de reconnaître une équivalence entre sexualité masculine et sexualité féminine (les femmes ont le droit de se comporter au lit comme des mecs et de faire l’amour avec qui elles veulent), dans le second il s’agit de continuer de considérer que la valeur de la femme se calque sur la fréquence à laquelle elle « s’offre » à son prochain.
Si l’on se fie l‘évopsy (alias la psychologie évolutionniste, alias cette discipline qui tente d’expliquer les comportements humains selon la théorie de l’évolution biologique), ce serait l’approche la plus conservatrice qui serait à privilégier.
Bien qu’hommes et femmes poursuivent un objectif commun, la survie de l’espèce, chacun empruntent néanmoins un chemin différent : là où les mâles se doivent de partager leur semence à tout va, les femelles se doivent de sélectionner en leur sein les meilleurs spécimens.
À partir de ce constat la culture vient ensuite habiller la nature : la bonne morale voue ainsi aux gémonies les femmes aux mœurs légères tandis que les hommes sont loués pour leur capacité à transgresser.
[C’est Ulysse qui prouve sa valeur en traversant monts et marées, c’est Pénélope qui affiche la sienne en se préservant aux yeux des autres.]
D’où le fameux dicton qui veut qu’une clef qui ouvre toutes les serrures est une clef magique, mais qu’une serrure qui s’ouvre avec n’importe quelle clef ne sert à rien.
CQFD ? Hum, pas sûr…
Certes du point de vue démographique l’argument a fait ses preuves, mais avec aujourd’hui sept milliards d’individus qui peuplent la planète, peut-être est-il sujet à relecture ? Sans compter qu’entretemps sont passés par là l’avènement de la contraception, la vaccination pour tous, la montée de l’individualisme et les applications sur téléphones mobiles.
Et puis sans vouloir donner dans la psychologisation à la petite semaine, cette volonté de cantonner la femme au rôle de mère respire quand même un peu trop la peur des femmes (et le manque de confiance en soi) pour être honnête.
Sérieux, qui sont ces gens qui en sont encore à penser que le sexe est dégradant pour les femmes ?
Sûrement ces mêmes gens qui refusent le cunnilingus, rêvent d’une vierge comme épouse et n’arriveront probablement jamais vraiment à concevoir que sous la couette c’est avant tout une histoire de plaisir partagé, même pour un coup d’un soir.
[Bon après faut pas venir se plaindre de se trimballer une femme-enfant doublée d’une quiche au lit…]
Chacun fait, fait, fait c’qui lui plaît, plaît, plaît ?
Au quotidien, à moins de s‘appeler Madonna, Angelina Jolie ou Rihanna (soient ces mantes religieuses certifiées « bigger than life » qui réduisent leurs partenaires au rang de gigolos) cela reste quand même très compliqué.
En cercles fermés (école, travail…), impossible en effet de s‘affranchir de la question de la réputation.
Il suffit d’ailleurs d’écouter les femmes qui défendent une sexualité sans entraves… et qui sitôt leurs discours terminés s’empressent de préciser qu’elles ne parlent évidemment pas de leurs cas personnels.
Une ambiguïté qui se retrouve dans le discours féministe : après avoir prôné jusque dans la fin des années 70 une libéralisation totale de la sexualité féminine, le discours dominant s’est depuis mué en une criminalisation de la sexualité masculine.
Plus globalement, avec cette approche se pose également la question du désir.
Assimiler sexualité masculine et sexualité féminine revient à faire fi de l’altérité entre les sexes et notamment de cet esprit de conquête qui importe tant chez l’homme – cf. l’écrivain italien Giulio Cesera Giacobbe : « Le pire affront qu’une femme puisse faire à un homme est de le priver de la phase de séduction ».
Assimiler sexualité masculine et sexualité féminine c’est in fine faire le deuil de ce théâtre qu’est la séduction – face A tout le monde couche avec tout le monde façon règne animal, face B plus personne ne couche avec personne sauf accident.
« Vivons heureux, vivons cachés »
Valeur grandement mise à mal par une époque qui porte la transparence aux nues, l’hypocrisie justement dosée n’en joue pas moins ici un rôle cardinal, car oui, les apparences ça compte.
De la même façon « qu’un homme ça s’empêche » (pour citer Camus qui citait son père), un minimum de retenue et de discrétion (pour ne pas dire de pudeur) permet à la femme de conserver son aura.
Idem en couple. Dans toute relation, même des plus fusionnelles, toute vérité n’est pas nécessairement bonne à savoir (à commencer par la question du nombre de partenaires).
Quand vous rencontrez une fille à un instant T elle est le fruit de son vécu, de ses choix passés. Si elle vous convient telle quelle, pas besoin de vous rajouter inutilement des obstacles, surtout que vous n’êtes pas forcement vous aussi complétement blanc-bleu dans l’affaire.
Que vous vouliez une freak dans la chambre à coucher ou une sainte nitouche, dans les deux cas vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre.
Aurélien, plus team Sharon dans Basic Instinct que team Charlotte dans Sex & the City. Et vous ?
Lemminka
15 janvier 2018 at 12:57
@Cassandre @AL
Je ne suis pas linguiste, mais j’ai des notions en théorie des signaux (d’un point de vue évolutif).
Déjà, il ne faut pas confondre apparition du language avec son évolution. il me semble que AL mélange les 2, mais ca nous force à bien être clair que les conditions pour l’apparition d’un trait ne sont pas forcément les même que sont évolution. Je ne suis pas d’accord non plus sur le fait que nous communicons pour rien (aka « passer le temps »).
Un trait est sélectionné lorsqu’il 1) procure un avantage, et 2) est héritable. Comme AL l’a dit, beaucoup d’espèces (même les plantes) s’envoient des signaux pour communiquer. En soit, l’usage de signaux sonores n’est pas quelque chose de si extraordinaire, même très répandu. Il te suffit d’aller te ballader dans n’importe quel parc pour entendre une multitude de signaux sonores autre qu’humains. Si on définis un language comme étant « Une langue est un système évolutif de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels, qui permet la communication entre les individus (wikipedia) », alors clairement c’est répandus. Surtout chez les oiseaux, où de nombreuses espèces on un « vocabulaire »: des vocalizes différentes et spécifique sont utilisés pour décrire une situation (par ex. cris d’alarme lorsqu’un prédateur et détecté), un sentiment (par ex. posture aggressive, douleur, souffrance), attirer des conspécifiques… Cependant, dans aucun cas un signal n’a pas de valeur: c’est à dire, les animaux ne signal pas « juste pour le plaisir ». Il y a toujours une fonction, une utilité, un bén+efice, même si on ne le comprend pas. Un signal est un investissement qui comporte des risques, notamment l’attraction de prédateurs. Les signaux ne sont donc pas au hasard.
Après, comment les organes vocaux ont-il évolués? Tout les vertébrés ont le même plan morphologique d’organisation; et la plupart de nos organes/appendices… sont apparus par chance, et ont été sélectionés pour arriver aux formes qu’on leur connaît. La complexification est donc à prendre à rebours: à l’originem le système respiratoire filtrait l’oxygène de l’eau chez les organismes aquatic. Au fur et à mesure de l’évolution, les branchies ce sont transformés en sac d’air. Si une « malformation » (mutation) quelconque à un moment permet de produire un son, et que ca confère un avantage… alors l’organe est sélectioné, judsqu’à la forme qu’on lui connaît.
Voilà ce que je peux dire sur la communication sonore.
AL
16 janvier 2018 at 15:44
@Lemminka : Et pourquoi l’idée que les actions de l’Homme n’aurait pas de but précis te dérange ? Et si la vie n’avait vraiment aucun sens et que c’était justement et uniquement notre aptitude au langage qui lui en donnait approximativement un ?
Il faut remettre les choses dans leur contexte : t’es en groupe, t’as tué ton bison, t’as cueilli tes fruits pour la semaine, et ça fait trois jours que t’es coincé dans ta grotte avec ta tribu à cause d’un terrible orage. Bien sûr, tu sais pas tricoté, t’as pas de jeu de cartes et y a pas la télé. T’as déjà dormi toute la nuit, fait la grasse mat’ et baisé suffisamment de fois les femelles à portée de teub pour avoir la chipolata en feu et les kiwis desséchés. Qu’est-ce qu’il reste ? Il suffit qu’il y en ait un, juste un, qui ait envie de passer le temps, ou pour jouer, pour que ça suffise à motiver le groupe. Puis le mimétisme, la peur de l’exclusion, l’effet de groupe, puis l’orgueil (merde ! lui il est capable de dire 20 mots, faut que je puisse en dire 22 !), l’ambition (moi aussi je dois inventer un mot !), le challenge, l’esprit de compétition, l’enthousiasme, l’addiction… Tous ces traits de l’Homme moderne peuvent tout à fait être entré en ligne de compte à l’époque et avoir contribué à ce que j’appelle la dynamique globale.
« Un signal est un investissement qui comporte des risques, notamment l’attraction de prédateurs. Les signaux ne sont donc pas au hasard. »
Dans ce cas, il convient je pense de prendre en compte l’environnement dans l’analyse. Et si le langage humain a pu se développer, c’est probablement, entre autre, parce que l’Homme a su mettre en place des cadres sécurisant pour permettre la libération de la parole et de discuter sans avoir à se préoccuper justement des prédateurs extérieurs. Et donc de pouvoir se focaliser uniquement là-dessus. Pour illustrer mon propos, je prendrais l’exemple des métiers qui nécessitent une énorme concentration (les métiers souvent dit manuels), les gens qui les pratiquent ne sont pas les plus causant ni les plus cultivés (au sens large).
Cassandre
15 janvier 2018 at 19:59
@ AL
On ne joue pas avec la nourriture ! 🙂
Il n’y a pas de problème à dire des bêtises. Dès que des questions deviennent spéculatives, on en dit forcément beaucoup et toutes les questions liées à la préhistoire de l’humanité le sont, qu’on le veuille ou non. En linguistique, c’est encore pire puisqu’il n’y a pas de fossile et que l’écriture est un phénomène très récent (on ferait dans la protolangue depuis 1 ou 2 millions d’années, dans la langue récursive depuis 300000 ans et on écrit depuis quelques milliers d’années).
@ AL @ Lemminka
D’abord une précision. En linguistique, on parle d’évolution pour des événements très divers et sans présumer des mécanismes (biologiques ou culturels) à l’oeuvre.
D’après Hauser, Fitch et Chomsky, le langage (sonore) combine trois facultés. Pour faire simple, la première est liée à l’audition et à la phonation, la seconde est liée à la conceptualisation. Par exemple le danger qui est un concept et le cri d’alerte qui le signale. En première approche, on peut appeler cela une protolangue (une idée = un son ou un chant). On voit très clairement l’avantage évolutif d’un tel système de communication pour un groupe ou une espèce.
La troisième faculté nous est propre pour autant que nous le sachions, c’est la réflexivité. C’est-à-dire qu’avec un vocabulaire et des règles de syntaxe en nombre restreint nous sommes capables de créer une infinité de messages. Et là, je n’ai encore trouvé personne capable de montrer en quoi avoir un langage réflexif constitue un avantage évolutif, surtout à ses prémices où les messages délivrés ne devaient pas aller beaucoup plus loin que la protolangue d’origine (danger, nourriture…). D’ailleurs, il est courant de lire que si cela en était un, de nombreuses espèces auraient un langage réflexif (alors que beaucoup ont un langage combinant les deux premières facultés sans la troisième), à commencer par les autres primates.
Si nous suivons toujours Chomsky, nous naissons avec une aptitude à apprendre les langues réflexives. Il aurait en nous une forme de grammaire universelle qui serait innée et qui nous permettrait d’apprendre n’importe quelle langue sans se poser de question avant trois ans comme le font les enfants. Ils n’ont aucune notion de grammaire, mais respectent très bien la syntaxe, maîtrisent les flexions… Qu’on le veuille ou non, on n’apprend pas sa ou ses langues maternelles comme on apprend la géographie.
Donc la question c’est comment avons-nous acquis ça ? D’un côté Lemminka tenant de la sélection naturelle pure et dure (tu as le droit de me corriger, Lemminka, ou de préciser), qui s’applique bien aux deux premières facultés, mais pas vraiment à la troisième. Certains vont jusqu’à poser l’hypothèse que cette faculté a été sélectionnée parce qu’elle est connectée à autre chose qui a subi la sélection naturelle. De l’autre côté AL tenant de la coévolution interactive (Terrence Deacon) le langage et le cerveau évoluant conjointement par petites touches (Deacon parle de « subtiles altérations génétiques et d’ajustements neurologiques »). Ça sent un peu le lamarckisme et peut-être même le baldwinisme.
AL
15 janvier 2018 at 20:22
Tu oublies un 4e élément important : le langage non verbal. (pour le reste, je reviendrai demain ^^)
AL
15 janvier 2018 at 20:24
« On ne joue pas avec la nourriture ! 🙂 »
Sinon quoi ? Tu vas me mettre une fessée ? 😀
AL
16 janvier 2018 at 16:13
@Cassandre : je sais que tu es suffisamment bienveillante pour ne pas juger mes maladresses. Je précisais juste pour me positionner par rapport à tes lectures.
« Et là, je n’ai encore trouvé personne capable de montrer en quoi avoir un langage réflexif constitue un avantage évolutif, surtout à ses prémices où les messages délivrés ne devaient pas aller beaucoup plus loin que la protolangue d’origine (danger, nourriture…). »
Peut-être parce que c’est juste la partie émergée de l’iceberg et que ça fait partie d’un tout ? Peut-être que la véritable évolution c’est notre aptitude à nous attribuer les compétences des autres espèces (voler, nager, se déplacer très vite, tuer des prédateurs plus gros et dangereux…) ? Sans le langage tel que nous le connaissons, aurait-on seulement pu fabriquer des vêtements, des véhicules ou structurer autant la société ? Je pense que dans le raisonnement on peut également inclure des réflexions sur l’espérance de vie (pourquoi au Moyen-Age, des hommes arrivaient à vivre 70 voire 90 ans, quand la moyenne d’âge générale n’était que de 35/40 ans ?). L’augmentation de notre espérance de vie est-elle liée au langage ? Si oui, en est-elle la cause, la conséquence, ou s’inscrit-elle dans une dynamique ?
« Il aurait en nous une forme de grammaire universelle qui serait innée et qui nous permettrait d’apprendre n’importe quelle langue sans se poser de question avant trois ans comme le font les enfants. Ils n’ont aucune notion de grammaire, mais respectent très bien la syntaxe, maîtrisent les flexions… »
ça, c’est quand même un grand mystère, « l’avant 3 ans ». Qu’est-ce qui se passe réellement dans la tête d’un enfant à cette époque ? (D’ailleurs, mon grand questionnement mystique depuis 20 ans c’est : si la réincarnation existe, à quel moment l’âme entre-t-elle dans le nouveau receveur ? In utero ? Au moment de la naissance ? Au cours des trois premières années de la vie et c’est à ce moment-là qu’on peut générer nos premiers souvenirs ?) Question toute bête, quand le bébé prononce ses premiers mots, dans sa tête, il a essayé combien de fois ? Vécu combien d’échecs ? On peut mesurer ça pour ses facultés motrices, mais pour le langage… (ceci dit, je doute que, dans un cas comme dans l’autre, il est conscience de la notion d’échec ni même du nombre d’essais qu’il doit faire) Ensuite, il ne faut pas oublier que le nouveau n’a absolument rien d’autre à faire que d’observer son environnement. Donc il peut se permettre d’apprendre le langage, puisque son esprit n’est occupé qu’à ça. N’importe qui pouvant se payer le luxe de s’immerger 10h par jour dans une langue étrangère sans autre préoccupation progresse très vite. (je continue de toute façon à croire à l’idée que tout est apprentissage et que rien n’est inné)
AL
16 janvier 2018 at 16:16
Désolé pour les fautes d’inattention dans mes deux textes. Je corrige celle-là, parce qu’elle pique vraiment : « il est conscience »
>> il ait conscience
« que le nouveau n’a »
>> que le nouveau né n’a
Cassandre
17 janvier 2018 at 21:05
@ AL,
J’adore ton origine du langage ! Elle n’est pas très orthodoxe, mais au moins elle est drôle. Tu oublies un truc obligatoire quand on est coincé dedans et qu’il fait mauvais : occuper les enfants ! Car il n’y avait pas la pilule non plus ! En plus, nos ancêtres ne faisaient pas le lien entre les naissances et les siestes crapuleuses !
Ah, mais il se passe plein de choses dans la tête d’un enfant avant 3 ans. L’apprentissage de la parole va graduellement. Il n’y a pas d’échec, mais des aptitudes qui progressent avec l’âge et la pratique. Il commence par les voyelles, puis rajoute des consonnes pour faire des syllabes qu’il répète genre « babababa ». Il y a un truc génial, c’est que ça les amuse de babiller, surtout si tu leur réponds.
Je n’ai pas de réponse à ta question sur la métempsycose, mais les bébés reconnaissent les voix et la musique entendues avant leur naissance. Les miens sont nés fans de Bach à force d’avoir entendu tout le répertoire ou presque in utero.
Lemminka
22 janvier 2018 at 09:56
Désolé mes amis, réponse un peu tardive.
@AL
Je ne suis pas dérangé par le fait que les actions de l’Homme n’ait pas de but. Je ne cherche pas de justification à quoi que ce soit, simplement à comprendre des faits, et expliquer ces faits selon nos connaissances actuelles – et mon point de vue évolutioniste.
Concernant ta réflexion, aussi intéressantwe soit-elle, il y a quelque chose qui ne colle pas: ce que tu énonces peut être appliqué à beaucoup d’espèces. Pourquoi les chats, les chiens, les oiseaux, les singes ne parlent pas? A priori ils peuvent avoir fait les même chose qu’un humain tel que concu dans ton exposé: chassé, mangé, baisé. Ils ocmmuniquent aussi, ont une voix, des codes, une structure sociale… et pourtant, je ne les vois pas se mettre à communiquer pour cause d’ennuis. Je reste donc sur mon hypothèse « utilitariste »: si le language s’est développé, c’est qu’il nous a donné des avantages significatifs pour être sélectionné.
@Cassandre
Merci beaucoup pour ces précisions. L’évolution de systèmes complexes est en général promus par le système lui même: si on a un trait A et un trait B qui interragissent et donne un bén+efice, alors ces traits vont co-évoluer jusqu’à atteindre une balance en terme de coûts/bénéfices. C’est le principe de coévolution (https://fr.wikipedia.org/wiki/Co%C3%A9volution). Bien qu’étudié surtout entre 2 espèces différentes, les principes s’appliquent aussi au sein d’une même espèce (car 2 gènes peuvent être considérés comme étant des entités « indépendantes » sous certaines conditions). Là où je veux en venir, c’est que ile st fort probable que un début de language ait aussi sélectionné une meilleur compréhension du message… qui a permis le développement du language, qui sélectionne pour une encore plus grande compréhension etc…
@Al@Cassandre
Je ne suis pas spécialiste en simiens, mais je pense que ca aurait du sens de penser que l’évolution du language ait suivi et entretenus une complexification du système social. Je vis en Finlande. Je peux voir que le finnois est relativement pauvre en vocabulaire: ils ont beaucoup de mots qui sont des néologismes, alors que dans la langue francaise, le vocabulaire est très étendus. Je pense que cela peut être lié à leur histoire, la culture « finlandaise » n’ayant progressé que très lentement au cours des siècles alors que la culture « francaises » été déjà très vieille (je fais des raccourcis pour être clair). Je pense donc vraiment que l’évolution du language serait à mettre en parallèle avec l’évolution de notre système social: de simiens sédentaires à nomades à sédentaire, en passant par toutes nos innovations -travail du bronze, du fer, sédentarisation agraire… et de voir s’il y a des liens entre ces innovations majeures, l’évolution de la société, et läinfluence sur le language.
Cassandre
22 janvier 2018 at 21:27
@ Lemminka,
Il y a de multiples théories sur l’apparition du langage. Elles sont d’autant plus variables que de nombreux auteurs venus de disciplines très différentes ont décidé de s’en mêler en prenant des angles très différents (et c’est tant mieux). Elles sont toutes spéculatives et présentent toutes des avantages et des inconvénients. Et je crois qu’en l’état actuel des connaissances, il est difficile de trancher. Mais la question que je me pose toujours (parce tout linguiste à une marotte : la syntaxe), c’est : pourquoi on survivrait mieux en faisant des phrases ?
L’exemple du finnois montre surtout qu’il est difficile pour une langue de se développer à l’ombre d’autres langues. Pendant une longue période de l’histoire finlandaise, on fait du business dans un genre de bas-allemand, la classe éduquée et lettrée parle le suédois qui est la langue du pouvoir central et la langue de l’administration. Le culte religieux se fait en latin au moins jusqu’à la Réforme. Ça laisse peu de place pour le finnois. En plus, si cette langue n’est pas utilisée dans un contexte qui s’y prête, elle ne crée pas de nouveaux mots et n’emprunte pas aux autres langues. Dans ce cas, c’est le suédois qui a emprunté à l’allemand, au russe ou au français. Donc, pour rattraper le temps perdu, il n’y a pas d’autre choix que de « néologiser » à tour de bras.
On a le même problème en France. Quand François Ier signe l’ordonnance de Villers-Cotterêts, imposant le français comme langue administrative et législative du pays, il condamne les langues régionales, même celles ayant une littérature riche comme l’occitan, le provençal ou le picard. Le français devient la langue d’expression des classes éduquées. Si tu demandes à quelqu’un qui parle l’occitan de t’expliquer comment fonctionne le téléphone mobile, un mot sur deux viendra du français.
AL
23 janvier 2018 at 01:18
Je crois surtout que la pire erreur à faire serait de croire qu’il n’y aurait qu’une explication.
(Et désolé de te contredire, mais le Picard a survécu ! Grâce à une technique de réfrigération avancé. Darwinisme culinaire ! ) XP
AL
23 janvier 2018 at 01:33
« pourquoi on survivrait mieux en faisant des phrases ? » : Euh… On n’a pas mieux survécu en faisant des phrases. En tout cas, pas jusqu’en 1945. Au contraire, je vois même plutôt ça comme un frein au développement de l’espèce. L’Homme est quand même l’une des rares espèces, pour ne pas dire la seule, à tuer ses semblables pour le plaisir et plus ou moins sans raisons. Les guerres (religieuses ou non) et les expérimentations médicales sont des beaux exemples d’auto-sabotages de l’espèce considérée comme la plus développée de l’Histoire. Peut-être que des esprits sadiques ont inventé le langage pour le plaisir d’entendre leurs victimes exprimer leur souffrance de toutes les manières possibles ? (beauté de l’Art toussa toussa…)
Mais peut-être que ça n’a aucune utilité naturelle spécifique ? Peut-être est-ce une simple malformation ? C’est l’appendice, celui qui cause parfois des crises si fortes qu’il nécessite une ablation, dont l’utilité n’a jamais été prouvée / trouvée, et qui ne change absolument rien, qu’il soit présent ou absent. Ou alors, l’humain aurait peut-être disparu depuis longtemps s’il n’avait pas développé le langage ? Ce qui répondrait à ta question, mais c’est impossible à vérifier.
AL04
1 février 2018 at 21:58
Article très intéressant sur un sujet épineux dont en fin de compte je n’ai pas vu énormément d’article sur ce thème depuis que j’ai découvert la séduction. J’aimerais d’abord être honnête sur le point de vue masculin et ensuite donner mon propre point de vue.
Nous les hommes pratiquons la séduction pour justement apprendre à obtenir les femmes qui nous plaisent. Or dans l’idée de cette démarche même, se dire que si les femmes n’étaient pas difficiles et qu’elles couchaient ou se laissaient séduire aussi facilement que les mecs alors ces derniers seraient aux anges. Autrement dit on ne va pas se mentir, on aimerait que les femmes soient toutes des filles faciles car ça nous permettrait d’assouvir nos besoins de mecs tout en gagnant du temps qu’on ne passerait pas à tenter de séduire ces filles en question dans l’espoir de conclure avec, et quand je dis conclure ce n’est pas forcément coucher, car nous aussi les mecs rêvons de l’âme soeur, de trouver celle qui nous fera chavirer, on s’est tous imaginé la fille parfaite, et parfois on pense l’avoir trouvée mais on finit seul car on a pas su séduire cette fille… d’où l’intérêt de la séduction. Mais l’hypocrisie et la contradiction vient du fait qu’on ne voudrait pas que notre fille, la femme de notre vie ou notre sœur soient des femmes aux mœurs libérales, alors que par contre pour les filles avec qui on souhaite coucher on aimerait que ces filles soient « chaudes » pour passer à l’action. Nous hommes sommes contradictoires de ce point de vue, mais je n’en dirais pas plus car c’est une éternelle contradiction.
Pour donner mon point de vue, j’aimerais dire que pour moi une fille qui couche quand elle veut sous couvert qu’elle est libre, n’est pas une fille qui de ce point de vue est respectable. Je dis bien du point de vue sexuelle, car une fille qui couche facilement ou dès qu’elle en a envie peut être par ailleurs une personne en or bourrée de qualités, raison pour laquelle il ne faut pas rabaisser les femmes qui ont une vie sexuelle débridée au rang de « chiennes », car ceci est un manque de respect total car la sexualité est un point certes sûrement important, mais qualifier une personne de la sorte juste parce qu’elle se lache sexuellement en oubliant tout le reste chez cette personne est très réducteur. Car une fille peut être une « pute » mais avoir des qualités par ailleurs faisant d’elle une personne respectable, qualités que d’autres filles soit disant saintes n’auraient pas, et je peux penser à tout type de qualités, la gentillesse, l’humour, le cœur sur la main etc… Mais malgré tout je pense que prôner l’égalité sexuelle entre hommes et femmes n’est pas la meilleure des choses. Pour reprendre la métaphore de la maison pour raisonner logiquement, on ne laisse pas rentrer n’importe qui chez soit, et l’image de la maison illustre assez bien ce que peut être le vagin d’une femme. Du point de vue évolutionniste, nous les hommes sommes prédateurs. Voyons-nous beaucoup de femmes se dire « ce soir je vais en boîte pour pecho » et faire le tour de la boîte à la recherche de mâles? Nous savons tous que seuls les hommes possèdent cet instinct de chasseur, et que seuls les hommes sont excités sexuellement à la simple vue du physique d’une femme, alors qu’une femme elle se base sur plus de paramètres que le physique. Ceci est ancré dans nos gènes, pourquoi vouloir le changer ? Les hommes ont cet instinct au fond d’eux, ils veulent coucher facilement ce qui n’est pas le cas pour les femmes, et c’est en ceci qu’une femme est respectable quand elle ne se laisse pas aller au sexe rapidement contrairement aux hommes. Et c’est un player qui vous dis ça, mais ceci demeure mon opinion personnelle, mais je sais que quand je tente de séduire une fille si elle se laisse aller facilement mon esprit me dit « tiens une fille facile » tandis qu’une fille moins dévergondée m’inspire un peu plus de respect sur ça car de mon point de vue c’est une qualité d’avoir la tête sur les épaules et se dire que son corps on ne le donne pas au premier beau mec venu qui a de la tchatche, mais qu’il devra pour ça faire plus d’efforts voir même vouloir une relation sérieuse s’il veut espérer toucher le corps de la fille.
Et puis comme je l’ai indiqué plus haut, voudrions-nous que notre sœur soit une fille dévergondée couchant quand elle en a envie ? Je pense qu’au moins 90% des garçons répondront que non…
AL
3 février 2018 at 23:41
@AL04 (pkoi 04 ??) : Personnellement, j’ai croisé plein de femmes qui ne couchent pas facilement avec le « premier venu », mais qui ne sont pas forcément « exigeantes » pour autant (= elles sortent avec des mecs dont je ne voudrais pas comme ami(s) ).
AL
17 février 2018 at 01:21
@Cassandre: J’ai pensé à toi ! Je pense que tu l’as déjà lu, mais cet article m’a rappelé nos échanges avec Leminka :
https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/animaux-ecrevisse-marbree-nouvelle-espece-terriblement-invasive-reproduit-male-70099/
Ézé
5 mars 2018 at 22:36
J’ai pas lu l’article tant c’est évident que non, il ne faut pas juger les femmes séductrices. Meme qu’au contraire il en faudrait plus des donjuantes. Peut être pourriez vous créer un artdeséduir pour les femmes.
Sélim
6 mars 2018 at 13:41
Il existe déjà, il s’agit de http://www.seduireunhomme.fr 🙂
Ézé
6 mars 2018 at 15:03
Ha, daccord! Question: comment convaincre mes parents de me laisser sortir seul ? Parce que moi je veux développer un Life style.
Arthur
25 février 2020 at 04:29
Poser la question uniquement pour les femmes, c’est n’aller pas plus loin que le problème soulevé par les féministes.
Faut-il juger une femme qui a de nombreux partenaires, mais aussi faut-il juger, ou plutôt faut-il avoir l’ambition d’être un homme aux nombreuses partenaires ? La question serait beaucoup plus pertinente il me semble.
S’il est certain que « pouvoir encore séduire » est essentiel pour conserver son couple, est-ce qu’il faut pour autant faire le choix de la fidélité ou celui de l’infidélité ?
Qu’est-ce qui peut être considéré comme le choix le plus sage, le plus avisé ?
– vivre pleinement ses pulsions et se sentir ainsi libre ?
– ou bien vivre dans la contrainte et l’accepter ?
Au fond, c’est comme quand on peut tricher à un examen, on peut se venger en crevant les pneus de son patron, on peut chercher un responsable pour tous les malheurs du monde.
Mais est-ce que ce n’est pas intérieurement qu’on trouvera la paix et la satisfaction ?
J’ai envie de penser que la fidélité et la monogamie sont des valeurs, certes contraignantes, mais aussi tellement nobles.
Les chimpanzés couchent à tout va. Un homme ou une femme qui couche à tout va se comporte en animal. Nous les humains avons l’occasion de voir plus loin, et de développer une société noble. Le vrai challenge, c’est de vivre toutes ses pulsions dans le cadre de la contrainte. C’est facile d’avoir du sexe déluré avec une personne qu’on ne va plus revoir ou à qui tu ne vas pas confier ton équilibre sentimental. C’est beaucoup plus compliqué de faire part de ses fantasmes les plus osés à sa chérie. Il faut le faire doucement, un pas après l’autre. Comme l’ascension d’un grand escalier de la vertu.
Sélim
25 février 2020 at 09:21
Hello Arthur, de très beaux mots. Et c’est un choix. C’est ton choix, et il est effectivement valorisé par de nombreuses institutions.
Mais ça reste un choix.
Ici, on est pro-choice, clairement : vous voulez être monogame, soyez-le. Vous voulez vous répandre partout : faites-le aussi. On ne partage que des outils pour ouvrir des portes. Maintenant, la porte que vous ouvrez avec, ça vous regarde.
(PS : je trouve que tu écris très bien. Si jamais tu as envie un jour de proposer un texte sur la monogamie, la fidélité etc… tu sais où nous contacter !)