Comment réussir votre Colocation en 10 leçons
Crise du logement ou véritable envie de vivre l’aventure de Romain Duris dans l’Auberge espagnole, la colocation est de plus en plus prisée par les jeunes, étudiants ou jeunes actifs.
Mais attention, le ciel bleu de la nouveauté peut vite s’obscurcir et faire place à un déluge de mauvaises surprises.
Après plus de 10 ans d’expérience de vie en coloc ou en communauté, je vous livre mes 10 commandements pour bien vivre en colocation !
Dans l’idée, la coloc, ça reste le bon plan : plus d’espace pour un loyer moins cher. Une plus grande salle de bain, un salon plus spacieux pour faire des fêtes avec vos potes, une grande table pour organiser des dîners, vivre en colocation présente des avantages certains.
Mais si vous ne voulez pas détester vos colocataires au bout de 3 semaines ou 3 mois, voici quelques erreurs que vous feriez bien d’éviter. Cet article devrait être diffusé dans toutes les écoles et toutes les facs, en toute modestie bien sûr !
1) Le souci de l’hygiène
Etes-vous maniaque ? Ou plutôt crassou, du genre à ne faire le ménage qu’une fois par mois, à ne changer vos draps qu’une fois tous les 3 mois ? A titre personnel, je déteste la crasse, ça me rend fou. Surtout celle des autres.
Au cours des colocations successives dans lesquelles j’ai vécu, nous avons toujours mis en place certaines règles pour l’hygiène :
- Dans la cuisine, la vaisselle doit être faite tout de suite après les repas (sinon elle s’accumule, vous connaissez le problème, et après ça pue, et quand vous voulez cuisiner, les casseroles sont dégueu…) Je vous épargne le coloc qui accumule les bols sales au point de laisser pousser des champs de bactérie dedans…
- Dans la salle de bains et dans les toilettes, même règle : on nettoie après son passage dans le bain ou sous la douche. Un conseil : si vous vivez avec une fille, rasez-lui le crâne quand elle dort pour éviter les baignoires bouchées… Horrible.
Anecdotes des trucs dégueu trouvés au fil des ans : des mégots dans la salle de bain, des molards pas écoulés dans l’évier, des bols de céréales pourrissant dans la salle de bain, des tampons ou des capotes usagés sur le sac poubelle mais pas à l’intérieur, des traces de dentifrice séché dans l’évier.
2) Dans la salle de bains
Le souci principal de la salle de bains en colocation, c’est celui des horaires. Etudiant, quand vous partez en cours en même temps que votre coloc, c’est la guerre… Sauf si vous êtes du genre écolo, à vous doucher avec vos potes pour économiser de l’eau !
Au niveau des règles basiques dans la salle de bains :
- Nettoyez après votre passage, rincez la douche ou la baignoire, et aussi l’évier.
- Utilisez votre serviette et pas celle de votre coloc. Sauf si vous voulez lui faire une surprise mouillée.
- Utilisez votre dentifrice et pas celui de votre coloc (pas besoin de vous dire qu’une brosse à dents, ça ne se prête pas.)
3) Le charme de la cuisine… et ses pièges
Un frigo, un four, des plaques et un micro-ondes : voilà le plus sûr moyen de s’embrouiller rapidement entre colocataires.
Encore une fois, la question de la propreté peut rendre fou :
- après l’utilisation du four, pensez à nettoyer les bouts de garniture de pizza tombés en bas
- après l’utilisation des plaques, pensez à nettoyer toutes les éclaboussures
- idem pour l’utilisation du micro-ondes, sinon ça va vite puer les égouts chez vous
- au niveau du frigo, attention aux dates de péremption, des fruits, des légumes qui vont couler quand ils sont pourris, des bouteilles mal refermées, ça colle, ça pue, et c’est dégueu.
Et on finit avec les poubelles… quand une poubelle est pleine, on la vide, on ne continue pas à empiler les déchets comme si c’était une décharge à ciel ouvert à Rio bordel !
Parler de cuisine sans parler de bouffe, attendez, ça arrive !
4) Ce qui est à moi est à toi ?
Mais même pas en rêve ! Chacun chez soi ! Tout comme on ne prend ni gel douche, ni parfum, ni la serviette de son coloc, on ne partage pas la bouffe !
Si vous pensez que c’est par radinerie ou par manque d’élégance de ma part, détrompez-vous… En dix ans, j’ai compris que :
- Personne n’a le même régime alimentaire, même pas deux frères
- Personne n’a le même rapport à l’argent
- Personne n’a la même notion de la propriété et des limites à ne pas dépasser
Dans les cas les plus durs, c’est « pas touche » complet : division des étages du frigo, division des étagères pour ranger la bouffe et ça marche tout seul.
Pour les colocs plus cools, la règle du « tu peux m’emprunter un yaourt tant que tu le remplaces et que ce n’est pas le dernier » fonctionne aussi. Ca exige confiance et fiabilité entre les signataires du contrat.
5) Le sexe, une activité de groupe ?
Même si vous avez tous votre chambre, je vous recommande l’achat de boules Quiès, au cas où…
Murs trop fins, filles (trop ?) expressives, lit qui grince : rien de plus horrible que d’entendre votre colocataire baiser pendant que vous essayez de réviser un exam important, ou pire, pendant que vous êtes en plein premier rendez-vous avec la fille de vos rêves.
D’autre part, pour éviter toute forme de malaise, établissez assez rapidement un code au niveau des portes : dispo ou pas dispo, histoire de ne jamais être surpris en plein acte d’amour !
Enfin, vous êtes des gentlemen, vous ne laisserez évidemment jamais traîner une capote usagée sur la table du salon. (Dédicace Eros…)
6) Se sentir chez soi
Un véritable problème. Cette colocation, ce n’est pas votre demeure personnelle, c’est chez vous deux, vous trois, vous quatre…
Vous aimeriez décorer le salon à votre manière ? Il va falloir trouver un consensus. Vous aimeriez écouter le dernier Daft Punk à fond, mais votre coloc est plutôt fan de Britney Spears ? Vous aimeriez vous reposer mais vos colocs ont invité du monde à dîner ?
Vous dormez quand soudain à deux heures du mat’ un éléphanteau vous réveille avec ses talons dans le couloir, ou alors des bruits de vomissements horribles proviennent des toilettes ? Bienvenue dans la vie en colocation !
7) La guerre de l’écran
Ah, la télé ! Chacun a ses programmes favoris. Le problème arrive quand ces émissions de télé sont diffusées en même temps et qu’il n’y a qu’une seule télé dans le salon.
Exemple vécu : 2006, le Petit Journal était notre drogue, c’était encore tout nouveau ! De septembre à janvier, nous tombons sous le charme de Yann Barthès. En janvier, un nouveau colocataire arrive avec sa propre drogue : Plus Belle La Vie.
Evidemment, nous nous sommes foutus de sa gueule. Mais la guerre de l’écran était déclarée. La seule solution pacifique ? Lui crever les yeux…
8) Le problème des guests qui s’éternisent
Votre coloc Mylène a un mec, Jérôme. Il est un peu con, mais vous le tolérez quand il passe la nuit chez vous. Ça vous emmerde de voir sa tête au réveil mais vous n’avez pas le choix, vous savez gérer les dynamiques sociales, vous ne pouvez pas le mettre dehors.
- Comment faire quand c’est la famille de votre coloc qui s’inscruste pendant une de vos semaines d’exam, et que vous n’avez pas le temps d’être poli ?
- Comment faire quand la mère de votre coloc voit défiler chaque soir une fille différente ? (toute ressemblance avec une situation réelle ne serait que fortuite…)
- Comment ne pas péter un câble quand Jérôme se sert de votre brosse de dents ou pire, finit votre jus de carotte sans en racheter ? Faut-il accabler Mylène, Jérôme ou les deux ?
- Comment gérer le problème de la facture d’eau qui s’alourdit avec un invité supplémentaire ?
Une seule solution : la communication ! Ne laissez pas la colère monter en vous, ne laissez pas s’accumuler les frustrations, sinon vous finirez par tuer quelqu’un (et l’ambiance s’en trouverait plombée de manière irréversible).
9) Contrat, légalité, égalité
Autre point important dans une colocation, si vous voulez que tout se passe bien : faites en sorte que tous les colocs soient égaux.
Egaux face aux contrats, face aux impôts, égaux en termes de places pour le dressing, en termes de temps passé dans la salle de bain, en termes de taille des chambres.
Par exemple, dans un appartement minuscule dans lequel j’ai vécu avec un ami, nous avions une chambre et un salon pendant six mois. Par esprit d’égalité, nous avons décidé de tourner tous les mois, pour pouvoir avoir une vie intime dans la chambre un mois sur deux.
PS : l’idée de faire du salon une chambre à part entière est une erreur surtout quand il faut traverser le salon pour aller dans la cuisine, la salle de bains ou les toilettes. Si vous voulez vraiment que votre colocation se passe bien, chacun sa chambre, avec une porte pour l’intimité !
10) Finances : le nerf de la guerre
Vous connaissez la cause majeure de divorce ? Les problèmes d’argent, les tensions liées à la gestion de l’argent du ménage.
Si vous voulez éviter tout litige au niveau des factures, des impôts, de la taxe d’habitation, de l’ameublement etc, une seule solution : centralisez tout.
Nommez une personne qui sera responsable de la facture internet, de la facture d’eau, de la facture d’électricité, du loyer, et de toutes les dépenses. Cette personne sera votre ministre des Finances, et devra s’occuper de tout, être organisée, et pouvoir expliquer à ses colocs toutes les dépenses.
C’est aussi à cause de niveaux de revenus différents que le frigo commun ne peut pas exister : entre ceux qui mangent des pâtes Top Budget à 1€ la tonne et ceux qui mangent des pâtes bio sans gluten de chez Naturalia à 5 euros les 100 grammes, point d’égalité possible…
Colocation = communication
Pour résumer simplement, une colocation, c’est comme un couple ou une entreprise, mais sans sexe. Ça reste une aventure humaine, et qui dit « humains » dit communication.
Ne laissez jamais les divergences s’accumuler, ne laissez pas les soucis vous ronger, sinon un jour vous péterez un câble et ce sera irréversible. Traitez les embrouilles au cas par cas, et avant d’accuser vos colocs, essayez déjà vous-même d’être irréprochable !
On n’a pas tous eu la même éducation, on n’est pas tous sensible aux mêmes choses, et ce qui sera peut-être un détail pour vous voudra dire beaucoup pour vos colocs ! Colocs, courage, communiquez !
Une fois la communication rompue, c’est la guerre du silence et des reproches, l’étape d’après c’est le déménagement…
Question pratique : comment organiseriez-vous un casting pour trouver une nouvelle coloc ? Vous avez déjà vécu de sombres histoires avec des colocs inconnus ?
Sélim
Frat
17 février 2014 at 23:23
Bonsoir, article très intéressant. Pour ma part j’ai connu les joies de la collocation. Celà restera une expérience inoubliable. J’ai vécu avec quatre garçons que je ne connaissais pas avant et être la seule fille je l’ai bien vécu. Et oui j’ai pas fait souvent à manger ! Nous je pense que sa a bien marché du fait qu’on ait sa propre salle de bain, je pense que celà évite un bon nombre de discordes ! Après la colloc a de nombreux avantages, ne pas rentrer chez soi et être seul et puis on fait de nombreuses connaissances ! Je pense que la colloc entre filles e 1 garçons ne peut pas marcher perso ! Et franchement je pense pas pouvoir faire de la colloc avec une fille, c’est généralement trop d’emmerdes
Sélim
18 février 2014 at 09:08
Ahah, une jolie conclusion (que je partage malheureusement pour l’avoir vu et entendu… les filles entre elles, quelle angoisse !)
Elodie
19 avril 2014 at 12:24
Perso la coloc je trouve ça cool, mais le ménage c’est vraiment la base de ce qui me saoule!
J’ai vécu en coloc avec que des mecs et quand t’es à ch’val sur la « propreté » (le minimum quoi! un chiotte propre, les poubelles vidées et un coup dans les pièces communes une fois par semaine) tu te fais toujours pigeonner.
La ça fait un mois que j’ai emménagé, et c’est reparti comme avant, quand j’ai proposé un planning de ménage avec chacun sa semaine, tout le monde était ok, et un mois aprés c’est déjà la carotte, bibi fait bien le ménage donc eu ne le font pas, résultat des courses quand viendra ma semaine je ferai le pigeon pour tout le monde. Donc oui je vais leur en parler, mais j’ai déjà la rage! Les gens sont irrespectueux!
Paul
10 juillet 2014 at 12:05
Eh bien t’as juste l’air d’être un bon gros con qui a rien à foutre en coloc si tu as autant d’exigences pour vivre avec d’autres personnes. Pour le passage « Ce qui est à toi, ce qui est à moi », si t’es pas capable de partager, retourne vivre chez ta mère et puis c’est tout ! Mets toi en coloc avec un pote avec qui tu t’entends bien et qui a les mêmes habitudes que toi aussi sinon c’est sur que ça marchera pas.
Et oui, il y a des compromis à faire quand on se lance, notamment au niveau de l’intimité, du rythme de vie et il faut s’organiser un peu différemment mais en lisant ton article, on a tout sauf envie de se lancer dans une coloc ! Or c’est génial, faut juste être un peut ouvert d’esprit, ce qui m’a l’air de te manquer grandement…
Sélim
10 juillet 2014 at 18:23
Mon petit Paul, je te retourne le compliment.
Plus de 10 ans passés en colocation, ne te fais pas de souci pour moi. C’est gentil. Je sais les gérer, les bonnes, et les moins bonnes.
Bisous, reviens quand tu veux et quand tu auras appris à ne pas agresser les gens dès la première phrase.
Fabienne
29 août 2014 at 22:43
Bah je suis entièrement d’accord avec l’article, 6 ans que je suis en coloc, et souvent des colocs à 4 ou 5… Je suis désolée mais les courses en commun, il y a toujours qqn qui se fait avoir (pas les mêmes rythmes, ni les mêmes bourses)… Pour ce qui est de la vaisselle et du ménage, idem. Pourquoi devrai je laver la vaisselle des autres pour me faire à manger??? La coloc c’est partager un espace de vie, donc les corvees aussi. Faut arrêter de croire que la coloc c’est que du bonus… C’est moins cher, mais y a des contraintes du fait que tu n’es pas tout seul !!! Les conseils de cet articles sont plutôt judicieux… jE ME DEMANDE QUI DEVRAIT RESTER CHEZ SA MERE…
Sélim
30 août 2014 at 14:36
Merci Fabienne !
Ah la coloc… Retour pour moi en coloc après une très belle histoire d’amour, retour avec mon ancien coloc, donc les règles sont déjà bien fixées !
Bon week-end !
Timo37
7 janvier 2015 at 12:11
Coucou, merci pour cet article 🙂
J’emmenage bientot dans une coloc, ma première, où l’on sera 2 garçons pour 5 filles ! ( et il y en a des jolies, possibilité de FC ? :p )
Des conseils , avis en plus de ceux de l’article ?
Merci 🙂
Sélim
7 janvier 2015 at 13:12
Yes Timo37, toujours le conseil le plus basique du monde : don’t shit where you eat…
Ne touche pas à tes colocs. Leurs amies, oui. Mais pas tes colocs…
Timo37
7 janvier 2015 at 21:52
Merci pour ta réponse rapide !
Yop
21 juin 2015 at 00:34
Je vis, pour plus très longtemps d’ailleurs, en colocation depuis presque 1 an et pourtant je ne me retrouve pas vraiment dans ton article. Il n’y a pas toutes les colocs qui ont un salon, par exemple chez nous il n’y a que la salle de bain et la cuisine(petite) de commun. Je déconseille aux gens de partir dans ce genre de coloc, car il n’y a pas de vraie vie « communautaire »/sympa. On vit ensemble mais on se connait que très peu et on partage le même toit uniquement par convenance ($$). À éviter (sauf si pas le choix)…
Sélim
21 juin 2015 at 11:34
Dommage que tu ne donnes pas de conseils, Yop ! Que tu ne nous parles pas vraiment des désagréments.
Prochain commentaire : plus constructif !
ELIE
3 octobre 2016 at 23:12
MERCI POUR CET ARTICLE C’EST CE QUE JE VIE ACTUELLEMENT
menilmontant
14 mars 2017 at 17:57
J’ai vécu la coloc avec deux gars et une fille durant les deux ans qu’ont duré notre formation commune dans les Alpes de Haute Provence. Nous étions tous de « vieux étudiants » et avons eu cette chance d’une « époque formidable » dans notre petite maison où nos longues conversations étaient bercées par les effluves de lavande et de romarin. Nous avons par la suite nommé cette aventure « l’auberge des possibles ».
Je m’apprête à revivre tantôt cette expérience, ayant sympathisé avec ma voisine et rencontrant les mêmes problèmes d’insalubrité qu’elle dans notre logement actuel, nous avons décidé de bénéficier d’un lieu de vie plus vaste pour moins de frais. Un ami de longue date se joint à nous, nous avons des âges en rapport, et si nous sommes différents, nous en faisons régulièrement une force. Etant tous basés sur le principe du moment présent, nous ne nous créons pas de problèmes et je reconnais en votre expérience de 10 ans, des préceptes que nous nous sommes naturellement « imposés ». Votre perception de la colocation me paraît juste dans la mesure ou elle évoque un mécanisme de respect mutuel pour un fonctionnement optimal.