Faut-il (re)lire The Game de Neil Strauss pour apprendre à séduire ? (Partie 1/2)
Semaine spéciale The Game de Neil Strauss pour fêter les 5 ans de la traduction du best-seller en VF !
J’ai découvert le coaching en séduction avec The Game.
The Game, Les Secrets d’un Virtuose de la Drague fut traduit en France en 2008 et ce fut une révélation pour moi. Des mecs utilisaient à peu près les mêmes méthodes de drague qu’Eros et moi, mais ils mettaient des noms dessus.
Je vous invite à me suivre dans ma relecture 2013 de l’ouvrage de Neil Strauss, The Game.
Ils avaient découpé le processus de séduction, alors que pour nous, ce n’était qu’un jeu, qu’une vaste rigolade. Eux prenaient ça très au sérieux et avaient créé une communauté de dragueurs nommés les Pick-Up Artists, ou artistes de la chope, de la drague, du levage de meufs.
Pas très élégant comme nom, je vous l’accorde. 5 ans après ma première lecture de The Game, je me suis replongé dedans avec délice.
Règle #1 : Never Outshine the Master
Ou en bon français, ne pas faire d’ombre au maître. C’est la première leçon que donne Robert Greene dans ses 48 lois du pouvoir. Et c’est aussi la première règle que brise Neil Strauss.
Dès le début de The Game, on comprend l’intention de Style, le surnom PUA de Neil Strauss. C’est lui le meilleur, lui et pas un autre, même pas son mentor et ami Mystery. Si vous avez quelques notions de storytelling, vous allez vite comprendre.
Tout héros vit un voyage, qu’il s’agisse d’un voyage physique, d’un point A à un point B, ou d’une transformation mentale, où le héros passe du stade de débutant au stade de maître.
The Game a la même structure que Star Wars ou que Bel Ami, par exemple. C’est le récit de la transformation du type maladroit, Neil Strauss en meilleur dragueur du monde. Son ennemi : la timidité, la peur d’aborder. Spoiler : à la fin, il les terrasse.
Ce qui m’a choqué à la relecture, c’est d’avoir raté l’Inception de Style.
Son objectif : mettre en nous l’idée qu’il est le meilleur, le plus sain. Mystery est dépeint comme un dingue (mais il l’est probablement vraiment, avec un besoin de soins psychiatriques).
Anecdote de contrôle de l’esprit encore plus poussée : lors de notre deuxième rencontre en 2010, il réalisa un tour de passe-passe marrant sur mon Blackberry. Il remplaça « Neil » par « Best Pick Up Artist in the world ».
Je ne pouvais plus écrire Neil sans que “Meilleur dragueur au monde” ne s’affiche.
Ainsi, à chaque fois que j’envoyais un texto à Eros : “Viens nous rejoindre en terrasse, on est avec Neil The Best PickUp Artist in the world” ou que je BBMais « Salut Neil, Best PUA in the world, ça va ? », je voyais ce message.
Vous l’aurez compris, même si The Game est « une histoire vraie », c’est surtout le point de vue de son auteur Neil Strauss qu’on découvre. Bien évidemment Style contrôle son image et bâtit sa légende… aux dépens de celle de Mystery ?
« Tu connais Neil ? »
Si vous vous intéressez à la séduction en général, ou à la drague efficace, vous devez regarder la série How I Met Your Mother. Le personnage de Barney Stinson est tout droit inspiré des plus grosses ficelles des PUA décrits dans The Game. (Vive The Naked Man !)
Est-ce un hasard si Barney est magicien, tout comme Mystery ? Je ne crois pas trop au hasard, et les dates convergent. The Game est sortie en 2005, tout comme HIMYM. Je soupçonne Matt Kuhn, l’auteur des meilleures répliques de Barney Stinson d’avoir eu connaissance de la communauté de la séduction et de s’en être
largement inspiré !
Le détail qui tue ? Au début du livre, quand Dustin présente Neil à une fille. Son opener est « Tu connais Neil ? » Ça ne vous rappelle pas un petit « Have you met Ted ? »
Baiser des filles, c’est ça la vie ?
Des clones, des robots, de pâles copies de Mystery, lâchées dans la nature. Voilà ce qu’on reproche parfois à la communauté des PUA, dont nous n’estimons pas faire partie. Pas de déguisement chez nous. Le peacocking doit rester discret s’il existe.
Pas de mépris affiché envers les femmes. En rencontrant un PUA du nom de Sin, Style est accueilli de la manière suivante :
« C’est quoi ton score ? » m’a demandé Sin en se penchant vers moi… Ils cherchaient déjà à m’évaluer, à voir si j’étais apte à ce qu’ils appelaient le jeu.
Ce genre de discussion, on ne l’aura jamais avec vous. Pas la philosophie de la team ADS.
Après des années de rencontres, d’histoires plus ou moins réussies, de recherches sur le domaine de la séduction, on se rend vite compte que la valeur d’un homme ne dépend pas du nombre de ses conquêtes.
Si c’est quelque chose d’important pour vous aujourd’hui, demandez-vous pourquoi. Désirez-vous être accepté par les hommes en général ou rendre une femme / des femmes heureuses ?
Sachez-le, ici, vous êtes les bienvenus avec un score vierge, de 0 jusqu’à 100, 200, 10000 si vous voulez. Après des années de coaching séduction, on préfère aider tout le monde en parlant d’ambitions, d’objectifs, de bonheur, plus qu’en échangeant des techniques de séduction.
La séduction et le jeu vidéo
Voilà comment Mystery s’adresse à ses jeunes recrues : « Considérez cette soirée comme un jeu vidéo. Ça n’a rien de réel. Chaque fois que vous abordez une nana, vous jouez. »
Ce passage me choque un peu. Et me donne envie de me mettre des tartes, des bonnes grosses claques parce qu’à un moment, j’ai cru qu’on pouvait repartir à zéro. Qu’après chaque râteau, on pouvait repartir au début du niveau sans séquelle.
La vérité : personne ne sort indemne d’une succession de râteaux. Même le plus résistant des Alpha Males n’aime pas ça…
Dans ma jeunesse, j’ai vraiment cru que la séduction était comme les jeux vidéo. Dans Super Mario, quand tu tues le boss de fin de niveau (la LMR), tu pars enchaîner un nouveau niveau. Sans te soucier de quoi que ce soit.
Aujourd’hui, à la relecture de The Game, ce qui me choque le plus, c’est le peu d’attention prêtée aux femmes par une partie des hommes, par certains apprentis séducteurs. Elles ne comptent pas vraiment, n’existent pas vraiment. Les filles sont instrumentalisées.
Avec le recul que j’ai acquis, toutes les séances de coaching en séduction, toutes les soirées organisées, j’ai pris conscience qu’on marquait chaque personne qu’on rencontrait. Toujours. En positif ou en négatif. Il est très rare de laisser quelqu’un indifférent…
Ces filles que vous allez croiser lors de votre apprentissage de la séduction, elles existent. Elles éprouvent de vrais sentiments. Ne jouez pas avec simplement pour « progresser », ça n’a aucun sens. Ne leur mentez pas, ne les laissez pas espérer des choses qui n’arriveront pas simplement pour coucher avec.
Mystery et les dynamiques sociales
Pour ceux qui ont lu la Mystery Method ou Revelation, la version augmentée et repensée, vous vous souvenez peut-être la place qu’il accorde à sa cible : la dernière.
La fille avec qui il souhaite sortir est la dernière à qui il adresse la parole. Il parle aux hommes, il parle aux copines, mais ignore sa target pour créer le doute en elle :
« Mais pourquoi ne me parle-t-il pas ? »
En suivant un peu l’actualité de Mystery, je me suis rendu compte que le grand gourou de la séduction n’avait pas changé de ligne de conduite : il cherche toujours à être le plus sociable possible, à plaire à tout le groupe, avant de s’attaquer à sa cible.
Pourquoi ? Parce que vous êtes dépassé (outnumbered en VO). Vous êtes en infériorité numérique face à tout ce groupe qui ne vous connaît pas. Si vous étiez uniquement avec votre target, vous pourriez vous montrer plus distant, plus mystérieux. Mais avec tout un groupe face à vous… Mieux vaut la jouer sociable à fond.
Je pense que j’avais vraiment négligé ce passage, lors de ma première lecture de The Game.
Fin de la première partie. La suite demain !
Dans la suite de cet article, vous trouverez notamment une partie sur le neg, la responsabilité des parents et le cold reading…
Certains propos dans The Game vous ont-ils choqué ? Si vous deviez rencontrer un PUA : Team Mystery ou Team Style ?
Sélim
NGPlayer
25 juin 2013 at 05:27
J’ai adoré « The Game »!
C’est vrai que le bouquin est un peu sombre par moment, mais Neil a atteint son but; il s’est dépassé. Il est devenu bon dans une discipline, reconnu mondialement. Il a vécu avec Courtney Love, séduit Britney Spears et au final il a rencontré la femme de sa vie. Je n’y vois que du positif. Aucun propos ne m’a choqué et tout est bon pour apprendre, même les erreurs des autres.
Ce bouquin est rempli des phrases mythiques, comme le dialogue de Tyler Durden avec la vendeuse de jus de fruit! On y voit aussi que le meilleur PUA a toujours la boule au ventre avant chaque opener, et ça ça rassure!
Team STYLE!
selim
25 juin 2013 at 09:01
Analyse sympa NGPlayer !
Malheureusement, je crois que Neil n’est plus avec Lisa depuis un bon moment…
Pas facile de concilier des emplois du temps de star !
PS : le trac, la boule au ventre, même les plus grands acteurs l’ont encore après des années, c’est donc normal pour nous aussi !
Citou
25 juin 2013 at 11:38
Salut Sélim !
Excellent article. Il résume extrêmement bien l’état d’esprit que j’ai eu lorsque j’ai lu le livre. Mais plus que tout ce que tu décris, c’est vraiment le cynisme de Style qui m’a un poil choqué. Le coup des colliers en particulier, où il donne celui qu’il porte à sa cible en lui expliquant qu’elle valeur cela avait pour lui, alors qu’après son départ, il expose froidement : « la cible partie, mettez un autre collier ».
Pour la team, je reste malgré tout un fan de Style.
Enfin, merci pour tous ces articles ! Ca crée un corpus hyper pratique pour les néophytes, qui évite de perdre des dizaines d’heures sur le forum à chercher un thème particulier ! Bravo !
selim
25 juin 2013 at 12:26
Hello Citou !
C’est l’objectif, présenter l’essentiel de chaque « oeuvre » de la séduction contemporaine.
Comme tu le dis, le coup des colliers, c’est vraiment très froid. Ca a fait partie de son apprentissage, une phase un peu plus dure que d’autres…
avalon
25 juin 2013 at 13:25
Sympa ce petit article, je suis assez d’accord avec ce que tu dis, surtout au niveau du fait qu’on laisse toujours une marque dans nos actions.
C’est valable avec les nanas comme avec n’importe qui d’autre, chaque chose qu’on fait, chaque action accomplie, chaque parole prononcée laisse une marque et influe la suite des évènements, que ça soit dans notre vie ou dans celle des autres.
Considérer qu’on repart à zéro après un râteau, pourquoi pas, mais que la fille n’a jamais existé, non, ça serait comme effacer la liste des ventes d’une boutique et la reprendre à zéro après une journée peu fructueuse, c’est anti-productif au possible et il faut toujours prendre en compte le passé pour construire le futur, toujours « comptabiliser » et se souvenir de ses échecs et succès pour comprendre et améliorer la suite.
Sinon, après « ne leur mentez pas » change le « r » par un « z » à « laisser » 😉
A plus tard pour la suite,
Avalon
selim
25 juin 2013 at 13:32
Merci pour la correction Avalon !
je déteste faire des fautes débiles comme ça…
Le passé, les traces qu’on laisse… un sujet difficile à traiter, on ne sait jamais vraiment.
Un film avec Gwyneth en parlait, du changement, de l’influence que peuvent avoir dix secondes dans une vie !
Presto
25 juin 2013 at 17:04
Un apport important de Neil Strauss est la notion de créer de l’attirance en en apprenant à la fille sur elle-même. Alors que Mystery parle 90% du temps, Style passe sous les radars et séduit tout le monde.
J’ai relu parfois de courts passages, mais je préfère découvrir d’autres joueurs, entre autres BradP qui est tout un phénomène.
selim
25 juin 2013 at 18:49
Je ne connais pas suffisamment BradP, Presto !
Qu’y a-t-il à savoir sur lui d’intéressant ? Des ouvrages en particulier à lire ?
Lefou
25 juin 2013 at 21:13
Bien Bien tu grandis Sélim, vous avez pris pas mal de temp pour grandir quand meme ( bah)
selim
26 juin 2013 at 00:59
On fait ce qu’on peut ma bonne dame. Mon bon Monsieur ? Je ne sais pas à qui je m’adresse, c’est compliqué tout ça !
eatme
25 juin 2013 at 23:02
J’ai entendu parler … 10.000 fois de se livre, sans jamais avoir l’envie de le lire. Mais la … j’commence à changer d’avis.
J’ai un peu l’impression d’un remake de l’alchimist version séduction. Le mec qui par pour un voyage, une quête spirituelle et revient grandi après avoir battu toutes ses peurs.
J’attend demain la 2eme partie, et j’verrai si les soldes n’ont pas eu raison de mes dernier euros.
selim
26 juin 2013 at 00:58
La partie deux arrive au réveil eatme !
Ne t’attends pas à du Paulo Coelho tout de même, tu risquerais d’être déçu !
Bons soldes, et à demain pour la suite de l’aventure !
Kemiko
26 juin 2013 at 03:03
Salut ADS,
Ah! je ne sais pas pourquoi, mais je l’attendais celui-ci Sélim ;). Très complète, la lecture critique du livre! On peut même ajouter – j’espère ne pas spoiler la suite – que le décalage USA / France est presque palpable dans le bouquin. Clairement, Neil Strauss nous vend un produit; à l’américaine, donc avec un max de pub’ autour. Toutefois, si l’on parvient à écarter le réaliste du douteux, cela peut devenir un excellent guide de séduction et j’ai pris grand plaisir à le lire!
Amicalement,
Kemiko
P.S.: Team Sélim Niederhoffer, sans hésitation!
Darkspirit
26 juin 2013 at 15:03
Je trouve que il a une limite à instrumentaliser. On peut séduire pour rechercher un travail sur soi et donc ça coupe le but copine de couette et ONS…
Presto
26 juin 2013 at 16:50
@Selim
BradP-« Diary of a pickup artist » est son recueil de field reports. Ce e-book gratuit est vraiment extra.
Ce qui me marque le plus de BradP est qu’il a été, comme Neil Strauss, « World Greatest Pickup Artist of the Year », alors qu’il a sensiblement la même apparence physique que moi. Moi qui ai toujours cru que c’était cette apparence (qui me complexait) qui était LA cause de ma misère totale et de mes échecs permanents.
C’est vraiment dans notre propre tête qu’on décide de la réalité autour de nous.
selim
26 juin 2013 at 17:18
Tout est dans la tête : les obstacles, les erreurs, les limites !
On peut accomplir tellement de choses si on décide de libérer son potentiel et de le concentrer sur les bonnes tâches à abattre !
richard (elraton14)
26 juin 2013 at 23:15
Le côté jeu vidéo ce n’est pas pendant la rencontre, je pense qu’il se dit que c’est un jeu vidéo avant d’aller aborder et après pour dédramatiser la situation. Pendant, il ne joue pas.
selim
27 juin 2013 at 00:36
Ca dépend elraton14, ça dépend… Il y a des fois où tu les vois répéter les mêmes thèmes, les mêmes intros, c’est flippant.
J’ai eu des étudiants comme ça, en coaching en séduction : ils reprenaient mot pour mot ce que je leur avais donné en exemple, mais ça sonnait faux dans leur bouche…
richard (elraton14)
27 juin 2013 at 11:14
Ah oui dans ce cas là on est d’accord. Si l’outer ne vas pas avec l’inner on est pas congruent. Le mieux c’est de connaitre la structure puis de l’appliquée en fonction de sa perso. Après, à la vue de ce que tu me dis et en y repensant bien c’est vrai qu’ils utilisent souvent la même chose et du coup ça enlève son charme à la rencontre. Cela peut évidemment faire penser à un jeu vidéo où lorsqu’on perd on utilise les même combinaisons à quelque variante près et tout ça en mode automatique.
Au plaisir de te lire et de (enfin) te rencontrer Selim 🙂
dashingkev
28 juin 2013 at 12:31
C’est un bon livre mais je ne l’ai jamais lus car je pense pas qu’il concerne les gens de mon âge 17 ans.
Barneycos
18 juillet 2015 at 20:16
bonjour.
dsl je suis en 130eme page deja, et je veux savoir qui parmi vous a compri le terme ESP ? c’est une abréviation de quoi ? il l’a utilisé dans plusieurs reprises
je veux pas la signification, je veux la phrase entière de l’abréviations
merci d’avance à tout qui peut m’aider
Sylvain
19 juillet 2015 at 01:57
Hello,
Ca veut dire « extra sensory perception » 😉 Ca sert à créer des routines. Tu as compris le principe dans le livre ?