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Art de Séduire : Séduction

Comment draguer au musée : les 10 œuvres romantiques à connaître pour faire le lover !

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Comment draguer au musée : les 10 œuvres romantiques à connaître pour faire le lover !

Comment draguer au musée : les 10 œuvres romantiques à connaître pour faire le lover !

draguer-au-museeDébut janvier, l’excellent compte twitter @Latribunedulard, parodie du journal d’actualité culturelle et artistique La tribune de l’art, a lancé le mot-dièse #draguedemusée. Votre coach en séduction a sauté sur l’occasion pour me demander un article sur la séduction dans les musées

La demande : « Si les lecteurs d’Artdeseduire devaient connaître dix œuvres romantiques, lesquelles sortiraient du lot ? » J’ai sélectionné pour vous les dix œuvres à caractère romantique pour emballer à coup sûr !

La drague dans les musées, pas toujours évident, mais sachez que vous marquerez des points si vous proposez à une fille un premier rendez-vous dans un musée !

drague-au-musee

Une main soulevant délicatement la tête de la jeune femme, l’autre retenant son corps par le sein, l’Amour, reconnaissable à ses ailes et son carquois, s’apprête à embrasser Psyché, lascivement allongée sur un rocher.

Cet instant qui précède l’étreinte constitue le sommet émotionnel de leur histoire.

Fils de la jalouse déesse de la beauté Vénus, l’Amour est chargé par celle-ci de défigurer les traits de la désirable princesse mais en tombe éperdument amoureux.

Leurs rencontres interdites ont lieu dans l’obscurité, l’Amour disparaissant chaque matin pour n’être jamais reconnu. (Une bonne excuse pour expliquer vos envies d’ONS : « Pas de ma faute, tu es belle comme Psyché ! »)

Insoumise, Psyché découvre le corps parfait de son amant qui s’envole, furieux de la trahison. De désespoir, elle implore l’aide de Vénus et devient son esclave.

Lors d’une ultime mise à l’épreuve perfide, elle respire les effluves d’un parfum mortel qu’elle a ramené des Enfers et plonge dans un profond sommeil.

La voyant étendue sans vie, l’Amour la ranime doucement avec la pointe de sa flèche.

Canova choisit le moment mythologique où la passion et l’attente se chargent d’une sensualité intense et parvient à saisir dans le marbre pourtant froid et dur, la légèreté des corps grâce à un travail tout en courbes. Le sculpteur rend vibrante l’ardeur des amants.

Klimt – der Kuss (Österreichische Galerie Belvedere, Vienne, 1907-1908)


Un couple enlacé sur un parterre de fleurs prend place au centre de cette oeuvre kaléidoscopique.

Leurs corps se rejoignent dans un ample vêtement doré dont les motifs décoratifs permettent de distinguer les sexes : les formes rectangulaires noires, blanches et argentées disposées avec ordre symbolisent la virilité et s’opposent aux cercles multicolores éparpillés sur le corps féminin.

De ce cocon doré émergent pudiquement les mains et les têtes dans une étreinte intime.

Klimt sublime ici le sentiment amoureux à travers la fusion des corps et l’abandon total des amants ignorant le monde qui les entoure, seules subsistant les émotions et les sensations qu’ils éprouvent.

L’attitude contrainte de la femme, agenouillée, met pourtant mal à l’aise : l’homme impose cette expérience sensorielle et engage le mouvement du baiser en saisissant le visage de sa maîtresse avec les mains.

C’est également lui qui insuffle toute son énergie à la peinture : l’auréole qui les nimbe émerge directement de la ligne de son dos, son cou puissant en dessinant le contour.

La réconciliation des sexes passe par la domination masculine, symboliquement représentée par une figure unifiée de forme phallique.

Fragonard – Le verrou (Louvre, 1777)

Chef-d’œuvre de sensualité du maître des scènes galantes et libertines, le Verrou propose un huis clos audacieux où sont mis en lumière de jeunes amants enlacés, dans l’intimité d’une chambre à coucher.

Tandis que l’homme, légèrement vêtu, ferme le verrou de la porte, sa compagne d’une nuit lutte faiblement pour l’en empêcher.

L’ingénuité apparente de l’œuvre ne résiste pas longtemps à la contemplation.

La scène se passe près d’un lit dont le désordre indique le reste du sujet : les éléments du décor dévoilent bien vite leur symbolique érotique.

Les oreillers du lit pointant vers le plafond rappellent la forme d’une paire de seins sur lesquels les plis de la tenture de velours cramoisi dessinent les lèvres d’une vulve géante.

Une forme phallique se distingue dans ce même drapé. Plus subtils, la chaise renversée et le bouquet de fleurs renvoient à la perte de la vertu féminine, ce que la pomme posée en évidence sur la petite table (en rappel du péché originel) confirme.

Dans cette peinture, tout concourt à faire du spectateur un voyeur insolent.

Auguste Rodin – Le baiser (Musée Rodin, 1882-1889)

Celui qu’on ne peut plus me ravir, tout tremblant, se suspend à ma bouche et d’un baiser m’enivre”.

Ces vers de la Divine Comédie de Dante Alighieri ont inspiré à Rodin ce groupe sculpté.

Amants maudits, Paolo Malatesta et sa belle-sœur, Francesca sont condamnés à l’errance dans l’Enfer pour s’être épris l’un de l’autre.

Ils sont représentés échangeant leur premier baiser, avant d’être surpris par le mari bafoué. Ce moment intense, représentation du bonheur parfait, précède celui de la folie et du meurtre.

Le mouvement des corps modelés imprime l’ardeur comme l’hésitation : l’homme se tort lentement pour frôler le corps de sa bien-aimée en position d’abandon.

Originellement conçue comme motif de la Porte de l’Enfer destinée à orner le musée des Arts Décoratifs en projet, cette œuvre devint une obsession du sculpteur après sa rencontre avec Camille Claudel, élève et muse avec laquelle il vit une passion tumultueuse.

La sculpture indépendante est renommée « Le baiser » par un public qui s’identifie à ces personnages nus et devenus anonymes, images intemporelles de l’amour.

Willy Ronis – Les amoureux de la Bastille (1957)

Riton et Marinette sont montés en haut de la colonne Bastille pour rêver la ville sous leurs pieds et admirer ce quartier dans lequel ils iront bientôt s’installer.

Le jeune homme pose un baiser sur la joue de sa compagne, le visage enfoui dans ses cheveux. Leur geste délicat est surpris par le photographe, monté en haut de la colonne Bastille pour capter la lumière d’hiver, particulièrement belle ce matin de janvier 1957.

Infatigable marcheur, Ronis aime se promener appareil à l’épaule, au hasard des rues animées de Paris, flâner dans les quartiers populaires et saisir sur le vif des scènes de la vie quotidienne.

Son travail consiste à photographier des “gens qui nous ressemblent” lors d’instants de grâce aussi naturels d’inespérés. Ses images sont une représentation du bonheur modeste, dans lequel chacun se reconnaît.

Le courant humaniste auquel il appartient entend restaurer la confiance en la bonté de l’être humain grâce à des images poétiques.

À cette époque, la multiplicité des images d’amoureux (dont les célèbres Baiser de l’hôtel de ville de Doisneau ou Couple d’amoureux dans un bistrot de Brassaï) participe à l’association imaginaire de la ville de Paris à l’amour.

Palma le Jeune – Vénus et Mars (National Gallery – Londres, 1590)

De toutes les représentations de baisers, celle-ci figure parmi les plus osées. Vénus, emportée par la passion, renverse son amant sur le lit et le soumet en l’embrassant avec fougue.

Le guerrier désemparé n’a pas eu le temps de se dévêtir entièrement, un petit amour est occupé à enlever ses sandales à l’aide de ses dents. Il a déposé ses armes au pied du lit, rappelant que la paix du monde repose sur les amours du dieu de la guerre.

La torsion et la pesanteur des corps ainsi que la puissance des modelés rendent compte de la tension sexuelle palpable qui règne entre les deux amants.

Leur étreinte, d’un érotisme palpitant, est protégée par une alcôve intime dont le rideau ouvert invite le spectateur au voyeurisme.

Corrège – Jupiter et Io (KHM, Vienne, 1531)

La belle Io, dont le corps nu et charnu semble parcouru d’un frisson de passion, s’abandonne aux mains aériennes de son amant qui l’embrasse délicatement sur la joue.

La jeune femme, dans son extase, étreint cette nuée onirique. Le dos cambré, la tête balancée en arrière, elle ploie sous le poids de son propre désir. Cette oeuvre de Corrège illustre la sensualité d’une rencontre mythologique interdite.

Toujours à la recherche de nymphes aguichantes, Jupiter aperçoit la prêtresse sur la rive d’un fleuve.

Décidé à la posséder malgré elle et pour se cacher des regards de son épouse Héra, le maître des Dieux l’empêche de fuir en couvrant la terre de ténèbres, se métamorphosant en nuage pour s’unir de force à l’objet de sa passion.

Le peintre choisit de représenter un rêve dénué de violence, mêlant l’intense plaisir à l’allégresse sexuelle.

Seul le contraste entre la masse évanescente obscure et les chairs lumineuses rend compte du ravissement érotique.

John Everett Millais – Ophélie (Tate Britain, 1851)

Mystérieuse et sensuelle plante aquatique, une jeune femme à la beauté diaphane flotte entre les iris d’une rivière noire que ne ride aucun souffle.

Sa bouche entrouverte semble murmurer un dernier chant d’amour. Ophélie, héroïne shakespearienne au funeste destin, se laisse lentement engloutir par les eaux stagnantes.

L’amour impossible qu’elle porte au ténébreux Hamlet l’a fait sombrer doucement dans la folie. Sa mort calme et sereine contraste avec les terribles visions et obsessions érotiques qu’elle a affrontées.

Millais, effaçant toute trace de violence et d’intensité dramatique, transforme la jeune femme en divinité païenne : l’attitude corporelle d’Ophélie rappelle à la fois la gestuelle des saintes embrassant avec fatalité leur sort et le mudra bouddhique (la position codifiée des mains) symbolisent l’absence de crainte.

Dans une nature féconde aux couleurs vibrantes, elle semble en osmose avec la végétation, sa robe pouvant se confondre avec des pétales brillants.

La guirlande de fleurs glissant entre ses doigts évoque son histoire : coquelicot, bleuet ou bouton d’or expriment des émotions à travers un langage complexe.

Bernin – Apollon et Daphné (Galerie Borghese, Rome, 1622)

Suspendu dans une danse ascensionnelle, ce couple gracieux à demi nu semble échapper à la gravité. Apollon, poussé le vent fougueux de l’Amour, poursuit de ses ardeurs Daphné, à la beauté troublante.

La légèreté apparente de la scène, triomphe de la chair et de la sensualité, va à l’encontre de la courbure du corps tétanisé et du regard effrayé de la jeune nymphe.

Dans une tentative désespérée d’échapper à son assaillant, elle se métamorphose en laurier, sa peau douce prenant l’aspect rugueux de l’écorce tandis que ses mains et cheveux deviennent des feuilles.

Ce chef-d’œuvre de virtuosité mormoréenne illustre les amours contrariés du jeune dieu des arts : touché par une flèche malintentionnée d’Eros, les sentiments qu’il éprouve pour Daphné ne sont pas partagés. Apollon ne verra jamais son désir comblé.

Bernin parvient insuffler du mouvement à du marbre figé au moment même où la vie s’arrête brutalement. Il rappelle, par une inscription sur le socle, l’inutilité de poursuivre “les formes fuyantes du plaisir”, la passion éphémère n’étant qu’une illusion bien vite évanouie.

Cette sculpture vaut à elle seule le déplacement dans la ville éternelle…

Botticelli – le Printemps (Galerie des Offices, Florence, 1478-1482)

Un jardin paradisiaque où abondent arbustes fruitiers et fleurs de toutes espèces met en valeur la danse savamment orchestrée des divinités célébrant l’arrivée du printemps.

Sous une voûte d’orangers, Vénus, déesse de la beauté et de la séduction, nous invite à pénétrer un ballet aérien où volent les drapés transparents.

Mercure, en toge rouge, chasse les nuages de ce tableau idyllique ; les trois Grâces sensuelles à la beauté fragile forment une ronde tandis que Cupidon les surplombant s’apprête à décocher une flèche.

Le vent chaud Zéphir souffle sur une nymphe troublée, Chloris, pour lui révéler sa féminité (à cet instant même elle devient Flora, la déesse des fleurs, qui se tient à ses côtés).

Botticelli invite le spectateur à s’interroger sur le mariage, promesse éternelle découlant des inclinaisons hasardeuses de l’amour.

Allégorie offerte à l’occasion des noces de Lorenzo di Pierfrancesco, cette oeuvre polysémique d’une grande complexité mêle les symboles de l’amour, de la fidélité et de la passion.

La contemplation des œuvres n’est ici qu’un prétexte pour parler d’amour (associée à l’étreinte, l’érotisme ou encore la tragédie).

Il est possible de soutenir votre beau discours en vous inspirant des hors-séries des revues artistiques (Beaux-Arts Magazine ou Connaissance des Arts pour ne citer qu’eux), vous épargnant les audioguides, hostiles au rapprochement des peuples.

Si elle n’est pas charmée après ce premier rendez-vous au musée, rien n’est perdu.

Vous pourrez toujours faire les malins lors d’une soirée jeu en sachant répondre aux questions “art et littérature” du Trivial Pursuit. (Apprenez-les par cœur, ça marche très bien !)

Une œuvre en particulier à nous faire découvrir ?

Rafaelle, obsédée (par l’art).

Bann-SexTalk

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7 Comments

7 Comments

  1. AKu-Aku

    16 février 2014 at 13:48

    J’aime beaucoup l’art très bel article !
    les analyses sont bien menées.

    Une petite préférence pour celle de Klimt . 🙂

    • Rafaelle

      18 février 2014 at 21:10

      Merci ! J’y ai mis tout mon amour <3

  2. Spk

    17 février 2014 at 12:54

    Et en bonus : « L’origine du Monde » de Gustave Courbet…

    • Rafaelle

      18 février 2014 at 21:10

      Pour un prochain article, qui sait…

  3. Miths

    23 février 2014 at 12:40

    Un bel article, des plus intéressants.
    Après, de nos jours, il faut tomber sur une fille cultivée, ouverte, ou simplement passionnée par l’Art, pour l’emmener dans un Musée. Alternative qui peut se révéler plus intéressante qu’un ciné lorsque le guide sait rendre la visite différente …

    PS : Pour « l’Origine du Monde », j’ai eu la même pensée

  4. Romgeo

    24 février 2014 at 10:39

    Merci Raf, je ne m’y connais rien en art, mais RIEN.

    PS : qui a trouvé l’image de l’article avec le petit commentaire ?? Pur génie.

  5. Bob

    29 avril 2014 at 14:20

    « Le sommeil » de Gustave Courbet (image ici: http://legrandbestiaire.com/wp-content/uploads/2014/11/sade-attaquer-le-soleilM175410.jpg), immense tableau (plus de 2m) qui montre les secondes post-orgasme de deux femmes nues et enlacées. Cette toile, peinte en 1866 et commandée par le diplomate turc Khalil-Bey (voyeur notoire), date du début de la photographie et donc, en corollaire, du début de la photographie pornographique (confidentielle, à l’épopque, évidemment). On préfigure ici, d’ailleurs, les inventions de la caméra, du VHS, du DVD et Internet, toutes utilisées au début pour des motifs érotiques, pour ne pas dire X.

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