Pourra-t-On Encore Draguer Dans la Rue en 2017 ?
« Je veux apprendre à draguer dans la rue ! » J’ai en face de moi un beau gosse, trente ans, bonne situation, bonne éducation, qui veut pouvoir aborder des filles dans la rue en toute situation.
Cela fait quelques années, depuis que les féministes ont pris les rênes de certains sites internet, qu’on entend parler chaque jour de « harcèlement de rue ».
Et là, ce gentleman veut apprendre à draguer dans la rue ? Pourrez-vous encore draguer dans la rue en 2017 ? Une discussion s’impose.
C’est un sujet qui a été débattu il y a quelques semaines sur le forum. Un bon membre se tient au courant de l’actualité, regarde des vidéos Youtube sur la séduction et les rapports hommes-femmes, lit les journaux et est forcément tombé sur des histoires de harcèlement de rue au cours des 5 dernières années.
De nombreuses auteures / Youtubeuses se sont mises à traiter le sujet du harcèlement de rue : ça fait cliquer.
Globalement, les arguments ne tiennent pas la route et on a souvent envie de refermer les vidéos au bout de 12 secondes tant ces filles sont insupportables.
Mais il faut se forcer un peu, pour comprendre pourquoi elles voudraient interdire la drague de rue.
Récemment, j’ai lu avec attention l’article de Maïa Mazaurette, paru dans le monde, sur la drague de rue aussi. La question est posée dès le titre : « Peut-on encore aborder une femme dans la rue ? »
Je vous explique pourquoi c’est un sujet très délicat. Et pourquoi en tant que coach en séduction, j’ai mon rôle à jouer là-dedans.
Se mettre à la place de l’autre et ne plus aborder les femmes dans la rue
Imaginons la situation : un matin on se réveille, et on est dans le corps d’une meuf. Passé le délire de se toucher les seins pendant 10 minutes, on commence notre journée.
On part au bureau et on se fait aborder dans le métro. On part déjeuner avec des copines et on se fait siffler dans la rue. On sort du bureau le soir et on part au sport et un mec nous propose un rendez-vous, là tout de suite.
Dégoulinante de sueur en sortant du sport, un mec nous propose de nous baiser là tout de suite dans la rue.
Pas vraiment cool, vous pouvez en convenir.
Je reviens dans ma peau de mec, je vous parle en tant que Sélim, mec qui a eu des copines qui rentraient énervées parce qu’elles s’étaient faites MAL DRAGUEES dans la rue.
Je vous parle en tant que grand frère d’une petite meuf de 18 ans : je connais le niveau de certains malades mentaux, je sais comment fonctionnent les vrais prédateurs dans la rue. Le soir, je veux qu’elle rentre accompagnée, je lui dis de faire gaffe quand elle appelle dans la rue, qu’elle reste aux aguets. Et qu’elle vise les couilles si jamais un taré lui tombe dessus. Le mieux : les cours d’auto-défense.
Ça, c’est ce que je peux faire en tant qu’homme qui aime les femmes : les aider à ouvrir les yeux, à ouvrir leur bouche pour se défendre au lieu de baisser les yeux et ne pas voir le danger arriver.
Parfois je lis des commentaires, des articles de jeunes femmes qui flippent à cause de certains mecs. Jamais je n’écrirais à cause de NOUS : tous les hommes ne sont pas comme ça, n’en déplaise aux écervelées que ça arrange de mettre tous les hommes dans le même sac.
Si vous lisez Artdeseduire, c’est que vous êtes déjà plus éduqué et curieux que la moyenne des hommes. Que vous avez compris que le respect était clef dans le rapport avec les femmes.
Et que vous faites la différence entre la drague de rue, légère, et le harcèlement de rue de vieux beauf, de gros relou qui insulte les femmes qui se refusent à eux (soit : TOUTES).
Comprenez que physiquement, nous avons, nous les hommes un pouvoir d’invasion physique qui leur fait peur dans la rue (on court plus vite, on cogne plus fort).
Quand je demande aux femmes comment elles voient la drague de rue, elles avouent que ça leur est rarement arrivé de faire de belles rencontres dans la rue.
Elles aimeraient bien qu’un mec sympa les aborde au bon moment, quand elles sont dans les bonnes dispositions, quand le soleil brille et que les oiseaux chantent : cette configuration parfaite n’existe pas.
Notamment à cause des relous qui les insultent et les mettent mal à l’aise dans la rue. La place d’une femme dans l’espace public : il y a énormément d’articles sur le sujet.
Il y a aussi cette vidéo récente…
Et aussi celle-ci, qui a tourné sur Facebook… Pas des vidéos qui mettent les femmes en confiance…
Mais revenons à mon client, qui lors de sa séance de coaching en séduction, me dit vouloir apprendre à draguer dans la rue.
Pourquoi on n’interdira jamais la drague de rue
“A Paris, quand on croise une femme dans la rue et qu’on la regarde, on commet presque une infidélité. Regarder une Française et être vu par elle, on dirait qu’on ébauche un roman d’amour !”
C’est beau, ce qu’il écrivait, Sacha Guitry !
Dans cette partie, on rentre dans l’aspect plus politique de la drague de rue. On parle rarement de politique, pour ne se fâcher avec personne. Mais là, il faut analyser les choses.
Il y a en réalité trois types de drague de rue.
- La drague de rue pour l’entraînement des robots, des clones, des pick-up artists
- La drague de rue occasionnelle de celui qui voit une jolie fille sur son chemin et se dit pourquoi pas
- La drague de rue forcée parce que certains hommes n’ont que ça pour rencontrer des femmes.
La drague de rue en mode jeu vidéo, entraînement de clones pick-up artists
C’est à mon sens la pire de toutes. C’est à cause de cette drague de rue que les journaux du monde entier « détestent » les pick-up artists décrits dans The Game de Neil Strauss.
Des clones qui débitent les mêmes phrases à toutes les filles, sans une once d’observation.
Le but : se désensibiliser face au rejet, ne plus craindre le rejet des femmes, trouver le courage d’aborder une femme dans la rue.
C’est ce que je déconseille de faire depuis très longtemps, parce que de toute façon, statistiquement, ce n’est pas en draguant dans la rue que vous allez faire des rencontres durables.
Dans cette vision-là, peu importe la fille : l’apprenti dragueur rentre dans le tas, aborde pour faire du chiffre.
Sa phrase préférée : « Hey salut, je fais rarement ça mais je devais venir te parler, je te trouve adorable… »
La drague de rue occasionnelle
Notre cas préféré avec Eros.
On part en soirée, on croise des filles dans la rue, on les aborde, parce qu’on est dans le mood. Bonne ambiance !
C’est aussi une fille qui passe avec un sac de courses Bio c’est bon dans la rue, elle est mignonne, on l’aborde en lui demandant où est le magasin, si elle en est satisfaite, et si elle débarque en soirée avec des jus de carottes bio pour ses convives.
On a aussi abordé des dizaines de filles dans la rue l’été dans le Sud, parce que c’était les vacances, qu’on n’était pas pressé, et qu’on voulait inviter des filles à nos soirées.
Mais ça reste occasionnel. La drague de rue pour nous, c’est tellement faible en termes de « social proof », tellement loin derrière les soirées privées, les soirées entre potes, les sites de rencontres, les séminaires d’intégration avec ta boîte etc…
Pour des dragueurs accomplis, en place socialement, la drague de rue, c’est la cerise sur le gâteau, le truc pour s’amuser une ou deux fois par an : mais jamais une nécessité.
La drague de rue politique : quand elle est nécessité
Voilà le point qui coince avec la drague de rue : certains hommes en sont « réduits » à ça parce qu’ils n’ont que ça.
Pas de soirée en club ou boîte de nuit pour certains hommes, exclus des festivités : pas la bonne couleur de peau, pas le pouvoir d’achat suffisant.
Pas de collègues de bureau pour les chômeurs. Pas d’amis d’enfance ou d’amis d’amis qui vous convient à des galettes des rois, des brunchs, des dîners entre amis, des apéros networking.
Pour les plus pauvres, la drague de rue est une nécessité parce qu’ils pensent n’avoir que ça. Parce que leur réalité, c’est ça.
Ces mecs-là n’ont pas lu Pouvoir Social et Séduction (parce que je le vends trop cher). Ils ne voient pas de perspectives, pas d’avenir. Ils aimeraient se concentrer sur le futur et rester positifs mais la vie leur tape dessus.
Est-ce que je dois leur dire « Non, tu ne dois pas draguer de filles dans la rue, ça fait mauvais genre pour la petite bourgeoise qui préfère se faire draguer dans son cercle social, gage de sécurité (croit-elle) et de reproduction sociale ? ».
Non. Je ne vais rien leur interdire. Parce qu’on n’est pas à l’abri d’une belle rencontre. Parce que parfois, même si les statistiques donnent raison à l’homogamie, au proverbe « qui se ressemble s’assemble », il arrive que « les contraires s’attirent ».
A défaut d’interdire de draguer dans la rue, je peux donner des conseils pour ne pas devenir relou. Je peux donner des indices pour apprendre aux lecteurs à repérer si les femmes sont réceptives ou non.
Quelques règles de base sur la drague de rue
En tant que coach en séduction, je vous le répète : je préfère que vous vous concentriez sur votre réussite professionnelle, votre intégration sociale, plutôt que sur le SPU (street pick-up).
Néanmoins, pour les têtes brûlées qui voudraient s’y essayer, pour les hommes les vrais qui pensent que je suis un féministe parce que je déconseille la rue (rires de la team), quelques rappels s’imposent :
- On n’aborde pas une fille qui trace à 100 à l’heure tête baissée, écouteurs vissés dans les oreilles ou casque sur la tête. C’est son équipement anti-relou.
- On n’aborde jamais une fille par derrière. (Même moi si je vous aborde par derrière dans la rue vous allez sursauter)
- On n’aborde pas une femme en la touchant. Un contact sur une inconnue dans la rue : préparez-vous à prendre des coups de bombe lacrimo si la fille est super flippée.
- On n’aborde pas une fille avec qui on n’a pas eu de contact visuel. La porte d’entrée pour la drague de rue, c’est le regard réciproque. Si elle ne vous voit pas, c’est parce qu’elle ne VEUT PAS vous voir ni engager la conversation avec vous.
- En revanche, on peut aborder une femme avec le sourire, en lui faisant un sourire à 10 ou 5 mètres, pour ne pas la surprendre.
- On l’aborde en étant direct, parce que non, vous ne voulez pas être son ami, non, vous n’êtes pas vraiment perdu et vous n’avez pas vraiment besoin qu’elle vous donne l’heure non plus. Les femmes ne sont pas bêtes, ne pensez pas qu’elle ne sache pas que vous la draguez.
- On n’insiste pas si elle dit non, si elle continue son chemin, si elle ne vous regarde pas, ou si elle agite une alliance comme Buffy brandirait un crucifix contre un vampire.
Vous trouvez que c’est injuste de devoir faire attention à tout ça avant de draguer dans la rue ? C’est ce qui vous distinguera et fera de vous un gentil dragueur et non un harceleur.
Un tour chez Madmoizelle, Paie ta Schneck ou Paie Ton Taf vous donnera une idée de tout ce que les femmes vivent au quotidien.
VOUS, ça va, probablement. Vous êtes un mec respectueux. Et vous pensez que les femmes devraient être sympa avec vos tentatives d’approche.
Le souci, c’est tous les relous, les vieux gars qui les ont traumatisées. Les vieux types qui les harcèlent dans le métro. Les mecs au regard bien lourd et à la parole assassine qui font peur aux femmes.
Ceux-là, c’est à nous, les « gentils » dragueurs, mille fois plus nombreux, de les recadrer.
De les éduquer, à la dure s’il le faut (j’ai remis la main sur cette vidéo où un mec prend la défense d’une femme dans un bus aux Etats-Unis et éclate la tronche du pervers qui pelotait la femme. Je vous dis un truc qui risque de vous choquer : un mec qui harcèle une femme dans le métro, la rue ou ailleurs, c’est qu’il croit en l’impunité, il croit en la loi du plus fort. Mais si on lui tombe à 4 ou 5 dessus, ça le calmera. Pour longtemps. Si vous ne réagissez pas par peur, commencez par vous inscrire à un cours de boxe. Si vous vous dites que ça ne vous concerne pas : pensez à votre mère, votre copine, votre sœur, ou à la petite fille que vous aurez un jour. Arrêtez de regarder vos pieds. Et ayez le courage de vous interposer.)
C’est à nous d’arrêter ce cercle vicieux, pour que les femmes n’aient plus peur.
Pas en faisant des vidéos « Bouh la drague de rue », « bouh les dragueurs » comme tous ces manginas (mot valise US très cool entre man « homme » et vagina « vagin » pour décrire les hommes qui se comportent comme des… )
Récemment, j’ai aussi vu passer cette vidéo. Regardez-là, elle ne dure pas deux minutes.
Devenez ce mec qui ose aider la fille. Ne soyez pas cette faible chose qui regarde passivement la scène sans intervenir, ses écouteurs dans les oreilles. (Des féministes critiquent cette vidéo parce qu’elle serait « sexiste » en véhiculant le message que les femmes ne sauraient pas se défendre seules. Jamais contentes…)
En 2017, prenez position. Pas « POUR LES FILLES ». Mais « CONTRE LES CONS ». Va y’avoir du boulot, c’est sûr. Mais nous sommes plus nombreux. Tous ensemble, nous pouvons y arriver. Arrêtez de regarder vos pieds. Soyez plus courageux.
Sélim, coach et grand frère.
Dr House
29 décembre 2016 at 21:21
Au passage , ces 2 vidéos sont des réponses à la première vidéo de l’article 😉 Elles ont été supprimé apparement par la bande à marion puis remise, il a du avoir gain de causes… 🙂
https://www.youtube.com/watch?v=xUjtkYthe5c
Henry
31 décembre 2016 at 17:26
Très bon article. Je suis tout à fait d’accord avec le fait qu’il faille aider les femmes. Ce qu’elles vivent au quotidien n’est pas facile.
J’ai remarqué dans l’article, une petite phrase que je pense être de votre part un « scud » envers un de vos concurrents.
« Hey, salut, je fais rarement ça mais je devais venir te parler, je te trouve adorable », cette phrase dénonceant les « pick-up artists » est la phrase d’approche d’un de vos concurrents dans le domaine de du coaching en séduction (je ne peux pas citer de nom). Est-ce en effet un petit « scud’ envers sa méthode?
Lisa
1 janvier 2017 at 18:04
Bonne année à toutes et tous, amour, santé!
Al, je suis désolée si tu t es senti blessé, l à n était pas mon but et l écrit a ses limites de compréhension même avec des smileys :).
Quant au bingo du cliché, c était juste pour en rire quoi;)
Hanneman
2 janvier 2017 at 09:02
Selim, je suis désolé mais NON, ces vidéos (enfin la première) contre le harcèlement de rue ne sont pas à jeter au bout de 12 secondes…
T’exagères vraiment ! 27 SECONDES, j’ai compté !!! Au bout de 27 secondes !!
Je te connaissais plus modéré tout de même… 😉
Lisa
2 janvier 2017 at 10:10
@Cassandre : oui, tu as raison, le malheur n’est guère séduisant,
tout comme le succès sous certaines conditions (j’aime beaucoup la chanson « ça me vexe » de Mademoiselle K:))
@Al: J’avais écrit « Le reste restera privée », tu vois je fais des fautes aussi !
Il aurait fallu écrire « privé », et « vie privée » or private life !
@Sélim : Love story A VIE (en même temps, j’ai été très séduite par le film
Before You de cette année (avec des acteurs de GOT). Et films en VO A VIE.
Le film « Julieta » est très bien aussi, mais uniquement en VO
« Un bon membre » : Ha, enfin, je suis reconnue ET comme un membre ET comme un bon élément, ce n’est pas trop tôt :p
@Sylvain : La salsa et la bacchata A VIE aussiiiiiiiiii (tu devrais bien kiffer!!! Bon courage, mais tu sais danser d’autres danses ou tu es issu de quelle lignée : moi, la modern’jazz ;))
Sylvain
2 janvier 2017 at 14:30
Ha non mais moi, je suis le pire danseur de tout PACA, même la danse des canards j’ai du mal. Là c’est pour attaquer ma zone de confort, tout ça tout ça! 🙂
House Station Live .com
9 mars 2017 at 01:01
« on a envie de refermer la vidéo au bout de 12 secondes » j’ai tenu 39 secondes je défie quiconque de faire mieux xD
Sylvain
9 mars 2017 at 14:27
Bravo! Great job!
clochette
5 avril 2017 at 22:11
juste wow.
Je dois avouer que je croyais que ce site faisait des hommes de vrais harceleurs. Je suis ravie de découvrir mon erreur. Il me semble que beaucoup d’hommes se réfèrent a ce site, et je suis très contente de découvrir ici de la richesse d’informations, de la justesse, et surtout, de l’empathie envers les femmes. Je te fais confiance, Salim, pour pousser les hommes à devenir pour nous de belles rencontres. Merci.
Ness
1 octobre 2017 at 22:59
Vraiment super article, tout est dit avec justesse !
Sylvain
2 octobre 2017 at 08:52
Merci à toi Ness 😉
Ézé
26 avril 2018 at 04:09
Salut la team, 2018, j’arrive à attirer l’attention de des filles dans la rue. J’arrive même à me démarquer et à faire passer des bons moments.