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Art de Séduire : Séduction

Ce que « Tout Seul » de Raymond Domenech peut vous apprendre sur les dynamiques sociales…

Dynamiques sociales

Ce que « Tout Seul » de Raymond Domenech peut vous apprendre sur les dynamiques sociales…

Ce que « Tout Seul » de Raymond Domenech peut vous apprendre sur les dynamiques sociales…

Oui, après les fiascos de toutes les compétitions où il fut sélectionneur de l’Equipe de France, on est en droit de se demander si cet article peut vraiment vous apporter des leçons de leadership en vous parlant de Raymond Domenech…

Le leadership, le fait de mener une équipe, un groupe d’hommes, d’être respecté et suivi par eux. Pas facile. C’est pourtant la base du management moderne : trouver les recettes pour atteindre des objectifs communs.

Trouver les moyens de communiquer efficacement avec tout le monde, trouver la recette miracle pour que tout le monde soit uni au sein du groupe et décroche la victoire. Dans cet article, on va beaucoup évoquer le rôle du leader, du mâle Alpha, et de la meute.

Leadership et séduction, action !

Pour mon anniversaire, Maxx a eu la bonne idée de m’offrir le bouquin de Domenech, « Tout seul ». Ça commence mal, le titre. Tout seul… Y a-t-il rien de moins séduisant qu’un homme seul ?

L’isolation nuit à la séduction

D’isolation, il en sera souvent question dans ces confessions de Domenech. Isolé au sein de la DTN (Direction Technique Nationale), lâché par ses faux-amis, il a eu une fin de règne très difficile. Un président de la Fédération maladroit comme pas permis, des joueurs démobilisés et débiles, ça n’a pas dû être facile tous les jours…

Rejeté par les journalistes pour ses « mauvaises méthodes de communication », il fut aussi sifflé dans les stades. Mais l’Alpha Male ne devrait pas être touché par ces réactions.

Au départ, on voit un Domenech qui apprend la maîtrise des dynamiques sociales : il le dit lui-même, tout est politique, il faut jouer ces petits jeux de pouvoir et d’influence pour atteindre le poste convoité de sélectionneur national.

Lors de sa campagne de candidature en 2002, il s’est trop montré, a dévoilé son jeu trop vite : il s’est grillé. Pour sa nomination en 2004, il s’est appuyé sur le social proof fourni par Aimé Jacquet.

C’est le sélectionneur champion du monde 1998 qui a fait campagne pour lui, en sous-marin au départ, puis de manière visible lors d’un discours à Clermont-Ferrand. Alors qu’il venait de décrire le candidat idéal pour le poste de sélectionneur, quelqu’un dans l’assemblée a déclaré : « Mais c’est le portrait de Domenech que vous brossez là ! ».

Tout dans la nuance, dans la subtilité, il a réussi à avancer masqué, et à bénéficier du soutien d’un gagnant. La maîtrise du Social Proof est là, la présélection est à l’œuvre : si Aimé Jacquet l’a choisi, c’est qu’il ne doit pas être si mauvais que ça.

Application séduction : si vous voulez prendre place au sein d’un groupe, vous aurez besoin d’appui pour séduire la fille qui vous plaît. A vous de trouver les personnes qui riront à vos blagues, qui vous soutiendront lors d’un bouncing, qui seront OK pour vous suivre en soirée. Evidemment, tout ça doit être très léger, très subtil… N’exposez jamais vos objectifs directement…

Le leader fixe des objectifs

« Rendez-vous le 9 juillet. » La promesse est simple. Le 9 juillet 2006, ce sera la date de la finale de la Coupe du Monde de football en Allemagne. Le sélectionneur fixe l’objectif à atteindre. Reste maintenant à mettre les moyens en œuvre pour atteindre cet objectif.

Au fil des pages, on lit les influences de Domenech et c’est un plaisir que de voir qu’il travaille beaucoup avec la visualisation. Vous pouvez utiliser cette technique très facilement : elle consiste à vivre la scène mentalement avant qu’elle n’arrive en vrai.

Pour les footballeurs, elle consiste à voir la victoire, à s’imaginer en train de soulever la coupe, en train de réussir le penalty fatidique, pour un défenseur elle consiste à se voir tacler l’attaquant adverse et récupérer le ballon.

En séduction, c’est toute la phase d’abordage que vous pouvez visualiser, puis la partie kino et premier baiser. Plus la scène a l’air réelle pour vous, plus elle a de chances de se produire.

Objectif encore : une belle erreur de management de la part de Domenech page 275. Il veut responsabiliser ses joueurs. Mais oublie de fixer le cap.

Repérez l’erreur tout seul : « Je ne me défile pas : en 2006, j’avais promis que nous irions en finale. Mais aujourd’hui, c’est à vous d’exprimer clairement vos ambitions et de vous donner les moyens de la réaliser. ».

Pas assez directif, manque de fermeté vis-à-vis des joueurs… De la même manière lorsque vous formez votre wingman, n’oubliez pas de vous fixer des objectifs précis ! 5 groupes à aborder ! 2 sorties par semaine! Soyez spécifiques !

Des ennemis pour la vie

La base des dynamiques sociales, qu’on trouve déjà dans l’ouvrage de référence de Dale Carnegie : « Comment se faire des amis et influencer les autres ? » : on n’humilie personne en public, parce que les ennemis, c’est pour la vie.

Raymond Domenech nous livre à plusieurs reprises son sentiment envers Gérard Houllier, qui ne le porte pas dans son cœur, et réciproquement. Deux hommes qui se détestent, le second étant ravi de se débarrasser du premier dès que l’occasion se présentera.

Le deuxième cas est plus explicite : la brouille avec Arsène Wenger, coach d’Arsenal. Wenger n’a jamais été très tendre avec les sélectionneurs français, et c’est bien normal : les clubs payent les joueurs, les joueurs sont des ressources sous contrat avec les clubs, et les sélections nationales viennent piller ces richesses (oui, je caricature).

Ainsi, ces deux fonctions défendent des intérêts différents. Le rôle du sélectionneur l’amène à se déplacer souvent dans les clubs pour parler aux dirigeants et les convaincre de laisser les joueurs venir en sélection. Même si la loi est en faveur des nations (les joueurs appelés sont obligés de répondre aux convocations), le sélectionneur doit essayer de maintenir de bonnes relations avec les clubs.

Domenech nous apprend qu’avec Wenger, le courant ne passait plus depuis les années 70, depuis une brouille à cause d’une recommandation d’un mauvais joueur… Un cadeau empoisonné de Wenger qui sera néfaste à leur relation pour le restant de leurs jours.

En séduction, attention aussi aux ennemis pour la vie :

  • N’humiliez pas un obstacle, mec ou fille, devant ses amis
  • N’humiliez pas un ex ou un AMOG qui veut la même fille que vous si ce n’est pas nécessaire
  • Si vous avez les mêmes amis, ne soyez pas goujat ou lâche lors de vos ruptures, votre réputation de sale type vous suivra…

L’Alpha Male prend des décisions

Au sujet de Vieira, lors de l’Euro 2008, celui-ci était blessé. Il ne faut pas sélectionner un joueur blessé. Vous ne commettriez pas cette erreur. Domenech l’écrit en toutes lettres : « Le doute m’envahit. Les petits nuages s’accumulent gentiment. La blessure de Vieira va peser dans la gestion. C’est le piège Raymond : tu n’as pas choisi. Tu as laissé faire. Tu vas t’en mordre les doigts. ».

Il le reconnaît lui-même à la ligne suivante : « Avec le recul, j’analyse ma décision sur Vieira – ou plutôt mon absence de décision- comme une preuve de faiblesse ».

Et malgré cette histoire, il commet la même en 2010 en sélectionnant un Thierry Henry crâmé, plus apte à jouer à haut niveau, parce qu’il n’arrivait pas à se décider, il ne pouvait se résoudre à l’exclure du groupe à cause des liens affectifs qui le liaient à « Titi ».

En séduction, ça fait partie des pièges que la vie vous tendra :

  • Au cinéma avec une fille, James Bond ou Jason Bourne ?
  • Au restaurant avec une fille, vin blanc ou vin rouge ?
  • Chez vous ou chez elle ?
  • Tenter de l’embrasser et risquer de prendre un râteau ou ne rien faire et risquer la FZ ?
  • Devenir pote avec sa copine insupportable ou vous montrer imbuvable ?
  • Laisser un AMOG vous vanner gentiment sans rien dire ou lui répondre avec flegme ?
  • Lui envoyer un troisième texto sans réponse ou passer en Freeze Out et nexter ?

Vous devez choisir. Ne subissez pas. La vie vous punira automatiquement si vous n’êtes pas capable de prendre des décisions. Même si elles s’avèrent mauvaises, prenez des décisions et assumez-les.

Leadership et cohésion du groupe

Je dois vous avouer qu’au final, ce que je cherchais dans ce livre, je l’ai un peu trouvé. La vie du groupe. Comprendre ce qui régit la vie d’un groupe comme l’équipe de France. Un petit rappel historique pour comprendre la suite.

1998 : on est les Champions, on est les Champions…
2000 : Euro victorieux
2002 : Echec lamentable au Japon, Zidane blessé.
2004 : Euro portugais, pénible défaite face à la Grèce.
2006 : retour des cadres Zidane, Thuram et Makélélé, finale de la Coupe du Monde contre l’Italie de Materrazzi. Coup de boule.
2008 : Euro 2008 fantomatique, élimination directe.
2010 : Déplorable débâcle sud-africaine, humiliation mondiale

Pourquoi ce rappel ? Pour expliquer comment pourquoi Raymond Domenech n’est pas le seul responsable de la mauvaise santé du groupe France depuis 2006.

Dans son ouvrage, il explique que personne n’a su reprendre le rôle de leader naturel de Zidane après 2006. Celui qui imposait les décisions et relayait celles du coach. Le meilleur exemple est celui du stage à Tignes.

Les joueurs sont habitués au luxe, ils sont millionnaires, dorment dans de beaux hôtels. A Tignes, dans le refuge, ils trouvent des matelas à même le sol. Zidane ne bronche pas et tout le monde l’imite. Domenech explique que sans l’aval du leader, c’était la bronca assurée.

De la même manière on peut analyser les amendes du groupe. Les joueurs qui arrivent en retard à l’entraînement ou violent certaines lois du groupe doivent payer des amendes, ça fait partie des règles du groupe.

Un jour, Gallas se plaint d’en avoir trop à payer. Si un joueur commence à partir en vrille et à refuser l’autorité, c’est soit la fin du joueur au sein du groupe, soit la fin du groupe. Zidane tranchait, imposait, et était respecté.

Page 84 : « Et ce dernier a tranché : «Arrête de discuter pour rien, c’est comme ça, tu payes William. » Quand Zizou décidait, chacun acceptait. C’était gagné : l’équipe avait intégré le fonctionnement de la loi et s’y pliait, parce que l’autorité du leader s’avérait incontestable. »

Ces joueurs partageaient encore une culture commune, obéissaient et étaient fiers de porter le maillot de l’équipe de France. Il y avait un leader, et une cohésion, un programme commun. (A vous de motiver vos troupes de la même manière).

En 2008, 2010 et 2012, l’équipe de France est constitué de joueurs débiles comme Ribéry, Nasri, Benzéma, des joueurs qui pensent plus à leurs gueules et leurs contrats qu’au collectif. Des joueurs dont on lit des portraits peu glorieux, ce qui n’est guère étonnant.

Le vrai mâle Alpha sait rester humble et fédérer autour d’un projet commun. Pas eux. Trop d’égoïsme, pas assez d’esprit d’équipe. Le nouveau dépositaire du jeu, celui qui est sensé animer tout ça, est rejeté par le groupe.

Il s’agit du Nice Guy Yoann Gourcuff, extrait p286 :

« Mercredi 9 juin – J’ai attrapé Gourcuff pour lui dire, d’une part qu’il aurait dû m’avertir directement, d’autre part que s’il pensait réellement que je construisais l’équipe en fonction des pressions des uns et des autres, il me décevait. J’avais envie de lui mettre des gifles, avec son air de garçon candide, de pauvre petit malheureux à qui on veut du mal. Un meneur, c’est un guerrier, pas un suiveur. Réveille-toi Yoann. »

Dans ce bouquin vous verrez aussi des passages avec un Thierry Henry needy, un président Escalettes qui ne maîtrise rien et ne mesure jamais les conséquences de ses paroles, des « leaders » sans influence réelle, des parasites égoïstes et immatures qui nuisent au groupe.

L’intérêt ? Que ce soit dans votre vie privée, en famille, avec vos amis, au bureau avec vos collègues ou en cours, vous retrouverez des situations de la vie de tous les jours pour progresser vers la maîtrise des dynamiques sociales. Un vrai plaisir !

PS : vous allez apprendre beaucoup dans ce bouquin, mais vous n’êtes pas obligé comme Raymond de demander votre compagne en mariage un soir de défaite, en direct à la télé…

Et vous, vous vous êtes déjà retrouvé dans des situations où il était compliqué de prendre des décisions ? Comment avez-vous géré ça ?

Sélim, « à plus dans le bus… »

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36 Comments

36 Comments

  1. Tyrefeel

    21 avril 2013 at 17:21

    La façon stalinienne de William me fait penser à un contre-exemple de Domenech en matière de leadership : José Mourinho. Le mec qui déborde trop de leadership au point de mettre la pagaille dans le vestiaire s’il n’a pas 11 Stakhnov qui le respectent.
    Ce que je pense, c’est que Domenech a trop voulu jouer les assistantes sociales dont les joueurs ont profité, alors que Mourinho est le genre de type qui ne fera jamais de concession avec un de ses joueurs, quitte à se mettre à dos la moitié de l’effectif.

    • selim

      21 avril 2013 at 21:37

      Les deux attitudes sont dures à tenir sur le long terme, mais heureusement le monde du foot ne donne pas la chance au long terme.
      Tous les clubs veulent des résultats rapides (à de rares exceptions près…)

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